c comme cinéma

vendredi, mai 19, 2006

OSS 117, LE CAIRE NID D’ESPIONS ♦♦♦
Réalisation. MICHEL HAZANAVICIUS
France – 2005 – 99 min
Comédie d’espionnage

SON NOM EST JARDIN, DUJARDIN

La parodie est comme la mission d’espionnage : pleine de pièges ! Et lorsque la France se met à vouloir occuper un terrain réservé d’habitude aux services américains, le pire est à redouter…
Et pourtant, l’agent Hazanavicius a remarquablement bien rempli sa mission, permettant à OSS 117 de constituer une jolie réussite comique hexagonale. Reprenant avec bonheur –mais aussi avec soin- d’innombrables détails du cinéma de papa pour mieux les tourner en dérision, le réalisateur met sur pied un divertissement jouissif et bourré de fantaisie.
Dans les années soixante, sous la houlette d’André Hunebelle, l’espion français se présentait sous forme d’une copie pas trop réussie d’un certain Bond, James Bond. Jouant à fond sur ces imperfections d’époque, le présent scénario multiplie les effets d’image, les décors défilants, les couleurs typiques, et établit donc un décalage des plus savoureux.
Expressément démodé, à l’instar d’Austin Powers, OSS 117 est truffé de considérations franchouillardes et colonialistes, de descriptions géopolitiques tordantes dans le contexte actuel ; le tout étant à prendre évidemment à un second degré qui fait du bien à des zygomatiques un peu trop victimes du politiquement correct en ce début de siècle.
Et pour incarner l’agent secret au service de la République, Jean Dujardin allie la classe au loufoque le plus pur. Surfant à des lieues du pitoyable Brice de Nice –n’en déplaise aux afficionados de ce triste plagiste-, l’acteur porte le costard à merveille, évoquant tantôt Sean Connery, tantôt une ressemblance frappante avec le Martin Landau de Mission : impossible. Face à un dossier aussi bien ficelé, difficile d’imaginer que l’affaire restera sans suite.

Olivier CLINCKART