c comme cinéma

dimanche, novembre 29, 2009

OSS 117 – RIO NE RÉPOND PLUS ♦♦♦
Réalisation. MICHEL HAZANAVICIUS
France – 2008 – 100 min.
Comédie d’espionnage

CARNAVAL DE BRIO

1967. Dix ans ont passé depuis que Hubert Bonisseur de la Bath, mieux connu sous le nom de OSS 117, a vécu des aventures mouvementées au Caire. Son supérieur décide de l’envoyer en mission à Rio de Janeiro pour y récupérer un microfilm bien compromettant détenu par Von Zimmel, un ancien dignitaire nazi.
Celui-ci compte en effet monnayer à prix d’or le contenu du microfilm: une liste d’anciens collaborateurs de guerre français qui occuperaient des postes importants au sein de l’administration du Général de Gaulle.
Qui d’autre que l’infaillible OSS 117 pourrait mener à bien une mission aussi périlleuse?

Un espion est censé agir discrètement, mais le retour d’OSS 117 ne passera sûrement pas inaperçu auprès de ses nombreux fans! Reprenant avec le même bonheur les ingrédients ayant mené au succès du premier épisode, Michel Hazanivicius transpose son héros aux portes de mai 68, dans cette France gaullienne des Golden Sixties trop sûre d’elle qui devra bientôt faire face à l’agitation générale.
Dans ce contexte, OSS 117 –Jean Dujardin, à nouveau excellent- est un agent secret en plein décalage, resté ancré dans la IVe République (ah! les portraits de René Coty qu’il offrait en cadeau dans Le Caire, nid d’espions!), dont le machisme et la conception rétrograde de la société en prennent un coup en étant confronté à la génération hippie et à une charmante agente du Mossad (Louise Monot) qui ne se prive pas de le remettre à sa place.
Multipliant les gags volontairement franchouillards et décalés par le biais d’innombrables allusions savoureuses, servant les clichés à la grosse louche sans se soucier des convenances ethniques ou religieuses, cette suite se veut fidèle au premier épisode et fait mouche à de nombreuses reprises, notamment dans une course-poursuite hilarante menée à un rythme pour le moins particulier dans les couloirs d’un hôpital…
Mais il serait réducteur de n’évoquer que l’aspect comique du film, car Rio ne répond plus constitue aussi un remarquable travail de mise en scène. Cette dernière reconstitue avec un soin particulier l’atmosphère des années 60, tant au niveau des costumes que des décors et de l’architecture d’alors. L’esthétique et les trucages de l’époque –délicieusement désuets- sont également de la partie, de même que les couleurs imprimées à la pellicule. Et pour rythmer le tout, le réalisateur utilise à plusieurs reprises la technique du «split screen», cet effet consistant à diviser l'écran en plusieurs parties afin de présenter plusieurs perspectives d'une même scène ou de scènes différentes.
On se régalera enfin à repérer les innombrables références au Septième Art – dont une particulièrement réussie au fameux Sueurs froides- dont l’histoire est truffée pour se rendre compte que ce deuxième épisode nécessitera plus d’une vision pour en apprécier pleinement tous les détails. Même si l’effet de surprise joue forcément moins que dans Le Caire, nid d’espions, Rio ne répond plus mais répond largement à nos attentes!