c comme cinéma

mercredi, septembre 30, 2009

RICKY
Réalisation. FRANÇOIS OZON
France – 2008 – 90 min.
Comédie fantastique

RIQUIQUI

Katie, une femme ordinaire maman d’une petite fille, travaille dans une usine. C’est là qu’elle fait un jour la connaissance de Paco, un homme comme les autres, avec qui elle entame une relation amoureuse.
Lorsqu’elle tombe enceinte, Katie pense que son existence va redémarrer sur des bases plus équilibrées et connaître enfin une vraie vie de famille.
De fait, quand Ricky vient au monde, tout semble sourire au jeune couple. Mais des événements surprenants vont très vite venir troubler cette quiétude.

Décidément, le cinéma français et le genre fantastique ne font pas très bon ménage! Surtout lorsque, dans le cas présent, François Ozon a le coeur qui balance sans arrêt entre différents styles et rend son film tellement hybride qu’il serait bien délicat de le cataloguer dans telle ou telle catégorie.
Démarrant d’abord dans le social, Ricky flirte avec les frères Dardenne: style épuré, milieu ouvrier, héros besogneux locataires dans un HLM,… Le virage vers le fantastique n’apparaît que très progressivement, après avoir transité par une phase angoissante qui restera d’ailleurs présente en filigrane tout au long de l’histoire. Le fantastique consistant dans certaine aptitude du bébé que nous ne dévoilerons pas ici (même si plusieurs bande-annonces du film commettent l’erreur de tout dévoiler!). Le bambin, doté d’une sacrée bonne bouille, est l’atout principal de ce long métrage, de même que les effets spéciaux bien fignolés qui l’affublent d’un équipement assez étonnant.
On ne peut en dire autant des autres personnages –malgré une interprétation sobre de Alexandra Lamy et Sergi Lopez-, trop souvent sans la moindre profondeur et perdant toute crédibilité en faisant preuve d’une insouciance totale devant certains événements surgissant dans la dernière partie du récit. Et le final d’une naïveté confondante fait d’autant plus regretter tout le potentiel d’un Ricky que Ozon, à force d’oser un peu tout et n’importe quoi, a rendu bien trop riquiqui.