c comme cinéma

mercredi, septembre 30, 2009

24 CITY ♦♦
(Er shi si cheng ji)
Réalisation. JIA ZHANG KE
Chine - 2008 – 112 min.
Drame

CHINE NOUVELLE

La ville de Chengdu , aujourd'hui. Petit à petit, l'usine 420 et sa cité ouvrière modèle disparaissent pour laisser place à un complexe d'appartements de luxe: «24 City».
Pour de nombreuses personnes ayant connu l’usine de près ou de loin, ce changement marque une vraie révolution dans leur vie quotidienne. Qu’ils soient anciens ouvriers ou nouveaux riches chinois, entre la nostalgie du socialisme passé pour les anciens et le désir de réussite pour les jeunes, il faut s’adapter aux nouvelles réalités qui transforment la Chine.

Mélangeant allègrement le style documentaire et la fiction, 24 City a le mérite d’offrir un aperçu de la société chinoise actuelle via les transformations radicales qu’elle a subies, passant d’un système communiste pur et dur à un étrange compromis entre économie d’état et de marché qui n’a pas fini d’intriguer le reste du monde.
Jia Zhang Ke compose donc un récit imaginaire tournant autour de trois femmes d’une part, et de cinq ouvriers d’autre part, dont les témoignages retracent les souvenirs liés à cette ancienne usine militaire d’Etat appelée à disparaître.
Le contraste entre passé et présent, entre archaïsme et modernité, est donc omniprésent et résume le destin du peuple chinois à travers une existence bien souvent austère pour des centaines de millions d’entre eux. Hormis les lieux en pleine transformation, ce sont aussi les personnages qui incarnent les changements évoqués: depuis l’ancien ouvrier encore régi par des règles éculées jusqu’à la jeune femme ambitieuse et résolument capitaliste.
Cet aperçu d’une culture et d’un mode de vie lointains pour nos yeux d’Occidentaux, aussi intéressant soit-il, n’en devient pas moins répétitif au fil des témoignages de même qu’il évite soigneusement toute polémique quant au système chinois. Une concession vraisemblablement inévitable pour un cinéaste qui veut exercer son métier dans son pays, mais qui, globalement, n’affecte pas la bonne teneur de l’ensemble.