c comme cinéma

mercredi, juillet 29, 2009

CHE – 1ère partie: L’Argentin ♦♦
(Che: Part One)
Réalisation. STEVEN SODERBERGH
USA/France/Espagne – 2008 – 127 min.
Biopic

PREMIERS FAITS D’ARMES


Cuba, 1952 : le général Batista fomente un putsch, s'empare du pouvoir et annule les élections générales. Bravant ce dictateur corrompu, un jeune avocat, Fidel Castro, passe à l'action. Dans l'espoir de provoquer un soulèvement populaire, il attaque avec 150 jeunes la caserne de Monaca fin juillet 1953. L 'opération échoue ; Castro passe deux ans en prison. Amnistié en 1955, il s'exile à Mexico .
Pendant ce temps, au Guatemala , un jeune Argentin idéaliste, Ernesto Guevara, se lance en politique. Après une première prise de contact, il rejoint un groupuscule révolutionnaire cubain. En juillet 1955, Guevara se voit immédiatement confier une opération de guérilla en vue de renverser Batista. Les Cubains affublent le jeune rebelle d'un sobriquet courant en Argentine : «Che».


Projeté initialement au Festival de Cannes 2008, Che y avait connu une seule diffusion intégrale de plus de quatre heures. Se ravisant pour la sortie en salles, Soderbergh a préféré couper la poire en deux, et diviser son travail en deux épisodes de deux heures chacun. Mais son film en sort-il gagnant pour autant ?
Au vu de cette première partie, pas entièrement. Rien à reprocher à Benicio Del Toro, totalement habité par son incarnation du célèbre Cubano-Argentin, et qui permet ainsi au spectateur de suivre les débuts de la « carrière » du Che.
On peut néanmoins s’interroger sur plusieurs choix formels de Soderbergh. La durée tout d’abord, qui influe sur le fond. Ces deux premières heures sont trop longues, passant soigneusement en revue toute une série de faits d’armes certes intéressants pour les aficionados de Guevara, mais peu emballants pour le commun du public qui y verra de nombreuses redites.
Le style trop froid adopté par le réalisateur, ensuite. Sans espérer un film au rythme latino endiablé, on pouvait toutefois s’attendre à une biographie plus nerveuse et à des héros au caractère plus tranché. Or, aucun personnage ne se détache vraiment du portrait qui leur est consacré, Guevara apparaissant finalement très lisse, alors que cet homme controversé méritait une analyse plus creusée.
Il reste donc à attendre la seconde partie, celle de la Révolution cubaine, dont on ose croire qu’elle sera davantage à la hauteur de cette période de l’Histoire troublée qui marqua durablement les rapports de force de la région.