c comme cinéma

samedi, juin 30, 2007


BLOOD DIAMOND ♦♦♦
Réalisation. EDWARD ZWICK
USA – 2006 – 142 min
Drame

DIAMANT BRUTE

Bien loin de l’Afrique touristique et de ses safaris insouciants, un continent entier est encore fréquemment soumis à la folie des hommes ou aux intérêts financiers de l’une ou l’autre multinationale, dans l’indifférence totale du reste de la planète. Le sublime Hôtel Rwanda en faisait déjà la démonstration ; il est rejoint par Blood diamond, qui décrit l’enfer vécu par le Sierra Leone dans la dernière décennie du 20e siècle.
Si fiction et réalité se mêlent davantage dans le présent film pour y intégrer un côté aventures, la force du propos n’en reste pas moins intacte. La violence extrême présente dans de nombreuses scènes restitue le calvaire de ce pays sacrifié à la gloire de l’industrie du diamant pour mieux financer la rébellion sanguinaire.
Enfants soldats, trafics de pierres précieuses, complicité active ou passive de l’Occident, …, le tableau n’est pas joli et le scénario ne se prive pas de souligner la froide cruauté des intérêts géopolitiques, sans toutefois semer la confusion : l’histoire reste claire de bout en bout, servie à merveille par quelques répliques cinglantes et des acteurs très inspirés.
Leonardo DiCaprio, aux côtés de l’épatant Djimon Hounsou, s’est pleinement investi dans son rôle, allant jusqu’à adopter –dans la V.O.- l’accent du Zimbabwe, d’où est issu son personnage. Mais c’est aussi une poignée de mômes qui crèvent l’écran dans leur incarnation de l’enfance brisée, un fléau encore trop présent de par le monde.
Blood diamond pose donc un constat implacable, non dénué d’espoir cependant, et a d’ores et déjà atteint son but : l’industrie diamantaire est plutôt gênée aux entournures de l’image peu reluisante véhiculée par le film. Les diamants impurs finissent toujours par remonter à la surface.