c comme cinéma

mercredi, janvier 31, 2007


BORAT ♦♦♦
Réalisation. LARRY CHARLES
USA – 2006 – 90 min
Comédie

IL LEUR FAIT TOURNER KAZAKH !

Y a pas à dire, ça fait du bien ! Une bonne dose de politiquement très incorrect, à une époque où on ne peut plus rire de grand-chose, voilà qui change un peu des habitudes dans lesquelles l’humour international a tendance à s’encroûter…
Faut dire que Borat, c’est pas de la dentelle de Bruges : et vas-y que je me moque grassement de tout le monde, à grands coups de clichés et de séquences « trash » mais derrière lesquelles se cache une satire plus subtile qu’il n’y paraît de notre société.
Entre les séquences mises en scène, le film est en effet une sorte de gigantesque caméra cachée où Sacha Baron Cohen piège une flopée d’Américains dont il dévoile les pensées profondes au travers du comportement irrévérencieux de son propre personnage. Tout y passe au rouleau compresseur : antisémitisme (que l’acteur… juif entretient de façon tordante vu le contexte très second degré), machisme primaire, homophobie, nationalisme, etc…
A froid, le tout peut paraître ignoble, mais en grattant la surface on y découvre que ce n’est pas Borat qui fait peur mais plutôt tous ces individus bien-pensants enfoncés jusqu’à la moelle dans leurs stéréotypes. Les tabous ne se balayent pas facilement, et le pays de l’Oncle Sam, derrière sa façade de champion de la liberté, n’est pas le moins coincé lorsqu’on le titille en dessous de la ceinture.
Souvent tordant, parfois hilarant, Borat ne laisse personne indifférent, à commencer par les Kazakhs furieux de se voir dépeints comme de joyeux arriérés ou les Américains abusés dans leur bonne foi. Mais rien n’y fait, on s’en dilate encore la (bo)rate !