c comme cinéma

vendredi, août 31, 2007


EXILES
(Fangzhu)
Réalisation. JOHNNIE TO
Hong Kong – 2006 – 98 min
Policier

POLAR PELANT

L’avantage avec bon nombre de films asiatiques, c’est qu’il ne faut pas se soucier le moins du monde de savoir à quel type d’histoire on a affaire. Drame, romance, polar, …, qu’importe tout cela !
Car de ce côté de la planète cinéma, ce qui importe avant toute chose, c’est la mise en scène. Question de culture sans doute –malgré, soyons honnêtes, quelques exceptions- un nombre incalculable de réalisateurs locaux transforment systématiquement ce qui pourrait apparaître comme des œuvres assez classiques en spectacle d’opéra, saisissant la moindre opportunité pour faire de leurs acteurs des héros de ballets se livrant à des chorégraphies léchées au service d’un style visuel très spécifique… et plutôt déconcertant pour tout qui ne se sent pas transporté de joie face à ces choix venus d’ailleurs.
Du coup, pas la peine d’espérer de ces Exilés qu’ils apportent une bonne dose d’action et de suspense au cœur de l’intrigue. Johnnie To préfère verser dans le contemplatif, livrant ses personnages au regard de sa caméra plantée dans un coin du décor pour de longs plans fixes gratinés de nombreux bavardages ainsi que d’un jeu d’une naïveté outrancière par rapport à nos standards occidentaux.
Le style aidant, ou plutôt n’aidant pas, on a tôt fait de décrocher malgré les quelques lueurs éclaircissant hélas trop tard un film dont les dernières images laissent entrevoir ce qu’aurait pu être l’ensemble.
Nul doute cependant que les amateurs de chinoiseries se pâmeront d’extase devant la dernière œuvre de To. Vous aurez compris que votre serviteur ne fait pas partie du même fan-club.