c comme cinéma

lundi, janvier 21, 2008

L’ASSASSINAT DE JESSE JAMES PAR LE LÂCHE ROBERT FORD
(The assassination of Jesse James by the coward Robert Ford)
Réalisation. ANDREW DOMINIK
USA – 2007 – 159 min.
Drame

BALLES A BLANC

Andrew Dominik n’avait plus rien réalisé depuis ce Chopper qui avait fait forte impression. On pensait donc que L’assassinat de Jesse James… allait faire autant de bruit que les balles ayant tué le hors-la-loi, mais le pistolet avait visiblement des ratés.
La déception est en effet de mise au terme des 2h39 d’un film pour lequel on n’arrive que trop rarement à se passionner. La faute sans doute, dans un premier temps, à des personnages mythiques aux USA mais dont l’aura est moindre sur notre continent. La voix off du narrateur a beau dès lors quasiment présenter les faits comme aussi célèbres que la mort de Kennedy, difficile de se pâmer d’admiration devant les faits et gestes d’hommes qui n’étaient somme toute qu’une bande de malfrats criminels dont les victimes et leurs proches ont à peine droit à quelques secondes de pellicule.
Mais là où le bât blesse également, c’est dans le lyrisme et la mélancolie qui imprègnent tout le film. S’éloignant volontairement du western traditionnel pour mieux respecter le livre, le travail de Dominik manque singulièrement d’âme. Il faut parfois savoir “trahir” la version papier pour en faire une réussite du grand écran; chose qui fait défaut ici, malgré l’excellente interprétation de Brad Pitt et surtout de Casey Affleck. Répétitif et pas des plus clairs dans sa mise en place des personnages, cet assassinat tue une figure marquante de l’Amérique du 19e siècle mais n’arrive pas à tuer l’ennui qui émerge trop souvent de ce très long métrage.