c comme cinéma

lundi, janvier 21, 2008


MON MEILLEUR ENNEMI ♦♦
(My enemy’s enemy)
Réalisation. KEVIN MACDONALD
USA – 2007 – 87 min.
Documentaire

VOYAGE EN BARB(AR)IE

Parmi les exécutants des basses œuvres de la tyrannie nazie, Klaus Barbie figure en bonne position. Mais au-delà de l’ignoble individu, Kevin MacDonald s’applique à démontrer que la cavale de Barbie n’aurait jamais duré aussi longtemps sans la complaisance bienveillante des Américains, qui n’ont pas par leur pareil pour s’attacher les services de n’importe qui, lorsqu’il s’agit de lutter contre un hypothétique ennemi idéologique.
Barbie le bourreau put donc ainsi devenir le paisible M. Altmann et recommencer en Bolivie à rêver à la reconstruction d’un Reich heureusement anéanti.
Le documentaire –basé essentiellement sur des images d’archives- retrace ainsi le parcours du fuyard, qu’il met en parallèle avec les tentatives épisodiques pour le faire expulser et juger par ceux qui n’avaient pas oublié qui était vraiment ce sinistre personnage.
C’est d’ailleurs au travers des témoignages brefs mais souvent insoutenables de quelques rescapés de l’enfer qu’on prend pleinement conscience de l’inhumanité profonde qu’animaient des ordures telles que Barbie et ses complices d’alors. On peut dès lors parfois juger ambigu le message en filigrane insistant sur l’hypocrisie des Alliés et le fait que bien des hauts dignitaires nazis s’en sont souvent mieux tiré que les « simples » exécutants.. Peut-être, en effet, mais Barbie méritait de toute façon plus qu’amplement la fin qui fut la sienne : derrière les barreaux, seul avec la maladie et les fantômes de ses pauvres victimes.