c comme cinéma

mercredi, décembre 31, 2008

ENTRE LES MURS ♦♦
Réalisation. LAURENT CANTET
France – 2008 – 128 min.
Comédie dramatique

JOURNÉE PORTES OUVERTES

François est un jeune professeur de français d'une classe de 4ème dans un collège réputé difficile. Pourtant, loin de se laisser influencer par les préjugés dont souffre l’établissement, il n'hésite pas à affronter ses élèves dans de stimulantes joutes verbales, comme si la langue elle-même était un véritable enjeu.
Mais cet apprentissage, aussi riche soit-il, n’est pas toujours sans risques, et au fil des échanges avec Esmeralda, Souleymane, Khoumba et les autres, l’enseignant évolue en même temps que les jeunes qu’il côtoie.

Voilà donc enfin la fameuse Palme d’Or décernée à ce prof pas comme les autres et sa bande de jeunes qui, contrairement aux apparences, ne fait pas que se fendre la gueule.
A la façon d’un docu fiction, Laurent Cantet suit les évolutions d’une classe qu’on qualifierait de « à problèmes », pour démontrer que la pédagogie et la psychologie peuvent souvent faire des merveilles… et parfois pas.
Car, loin de vouloir verser dans un angélisme qui aurait pourtant été très politiquement correct, l’histoire s’attache au cheminement d’un enseignant et de quelques-uns de ses élèves, en n’évitant pas les embûches et les conflits qui jalonnent une année scolaire.
Dans ce huis clos lycéen, les jeunes acteurs novices remplissent leur rôle à merveille : leur spontanéité apporte une fraîcheur incontestable à l’ensemble.
De là à dire que le film méritait la plus grande dis’… Entre les murs n’évite en effet pas quelques longueurs, de même que certains personnages disparaissent brusquement au moment où leur parcours méritait qu’on s’y attache davantage.
Mais ce sont surtout les propos d’une incroyable prétention tenus dans un célèbre mensuel français par Francois Bégaudeau –auteur du livre et acteur principal- qui jettent le trouble sur la légitimité de sa démarche littéraire et cinématographique. Selon lui, tout ce qui a été fait auparavant sur le sujet ne vaut pas tripette par rapport a son œuvre. Souhaitons au bon travail de Laurent Cantet de n’avoir pas à souffrir de ce manque de modestie très peu pédagogique.