c comme cinéma

jeudi, avril 30, 2009

L’EMMERDEUR 0
Réalisation. FRANCIS VEBER
France – 2008 – 86 min.
Comédie

MERDE ALORS !

Ralph Milan n’est pas un homme qui a l’habitude de plaisanter. Et pour cause: son boulot de tueur à gages ne tolère pas le moindre contretemps. Chargé par ses commanditaires d’abattre un homme qui est sur le point de faire d’importantes révélations à la Justice, il guette sa proie depuis une chambre d’hôtel…
Mais Milan va devoir compter avec cet énorme grain de sable qu’est François Pignon. Installé dans la chambre contiguë, ce dernier, dépressif depuis que sa femme l’a quitté, tente de mettre fin à ses jours, mais se rate. C’est le début des emmerdements pour le tueur.


Depuis leur lieu de repos éternel, nul doute que Jacques Brel et Lino Ventura doivent se retourner dans leur tombe respective s’ils peuvent voir à quel point Francis Veber a dénaturé la perle de drôlerie qu’était L’emmerdeur.
Mais de quel accès de folie a donc été frappé le scénariste pour être pris de l’envie irrésistible de diriger un remake de son propre récit que Edouard Molinaro avait si bien filmé en 1973? Car L’emmerdeur est de ce genre de comédies réussies qui n’ont nul besoin de se voir réadaptées au grand écran, la copie ne pouvant immanquablement que souffrir cruellement de la comparaison.
Et de fait, comment oublier un seul instant le duo mythique Brel-Ventura, face à la prestation mollassonne de Richard Berry et Patrick Timsit? Pas une seule seconde, les deux acteurs ne parviennent à éclipser le souvenir de leurs glorieux prédécesseurs, peu aidés il est vrai par une mise en scène pitoyable qui se contente de transposer péniblement au grand écran la pièce de théâtre éponyme.
La moindre tentative de gag s’éteint aussitôt comme un pétard mouillé et on ne tarde pas à étouffer entre les quatre murs de la chambre d’hôtel où Veber tient ses héros confinés en quasi permanence, alors que la version initiale comptait de nombreux extérieurs.
La consternation prévaut devant ce ratage complet, naufrage programmé à vrai dire tant il semblait impossible de retrouver la même alchimie que dans le film de Molinaro. De quoi royalement s’emmerder!