c comme cinéma

jeudi, octobre 26, 2006


LES INVISIBLES ♦♦
Réalisation : THIERRY JOUSSE
France – 2004 – 85 min
Comédie dramatique

L’AMOUR EST AVEUGLE

Sortie discrète et bien tardive pour ce film qui méritait davantage d’attention. Premier long-métrage de Thierry Jousse, ancien rédac-chef des Cahiers du Cinéma, Les invisibles est un essai intéressant, dans lequel les références ne manquent pas.
Entre fantasme et réalité, l’histoire oscille dans un no man’s land composé d’émotions et de sonorités, dans un Paris anachronique où le héros poursuit la femme qu’il aime mais qu’il n’a jamais vue, seulement touchée dans l’obscurité et entendue via un réseau téléphonique, ancêtre du « chat » actuel sur internet..
C’est à partir de ce canevas que le scénario nous procure quelques jolies scènes d’intimité, et nous fait vivre la passion amoureuse d’un homme qui préfère une liaison artificielle à une relation conventionnelle. Cette frontière entre réalisme et fantastique survient un peu à l’improviste, au gré des pérégrinations de Bruno, dans un souci très « lynchien » de Jousse de brouiller les cartes.
A cet égard, l’apparition de Michael Lonsdale, en excellent second rôle énigmatique, ne manque pas de rajouter une touche de bizarrerie au fur et à mesure de l’évolution d’un récit qui sort de plus en plus des sentiers battus dans sa seconde partie.
Malgré des moments inégaux, surtout dans les scènes diurnes et chez quelques acteurs, l’ensemble reste régulièrement intrigant et nous entraîne dans une ambiance très particulière pour laquelle le film méritait de ne pas rester… invisible.