c comme cinéma

jeudi, octobre 26, 2006


TRANSYLVANIA
Réalisation : TONY GATLIF
France – 2006 – 104 min
Drame

TINTIN EN SYLVANIE

Que Tony Gatlif nous fasse partager son amour pour la Roumanie et les cultures qui s’y côtoient, voilà une noble intention à l’égard d’un beau pays encore trop ignoré par les touristes occidentaux.
Mais les intentions ne se traduisent pas toujours en actes, comme en témoigne ce Transylvania qui loupe globalement sa cible à force de naviguer d’un style à l’autre sans véritable unité. Se serait-il contenté d’un documentaire qu’il aurait sans conteste atteint son but : montrer les traditions ancestrales, les fêtes hautes en couleurs et les populations variées de ce pays de l’Est, il n’en fallait pas plus pour mettre en exergue le talent évident du réalisateur à capter une lumière et des images pittoresques avec une acuité étonnante.
Pourquoi dès lors venir y greffer une histoire où l’irrationnel prend le dessus au fil d’un récit crispant, si pas franchement pelant par moments? Gatlif a demandé à ses acteurs de ne pas jouer, d’être authentiques au maximum, mais récolte l’effet contraire à celui désiré : à force de n’être plus ce qu’ils sont d’habitude sur un plateau, à savoir des interprètes, Asia Argento et Birol Ünel se lancent dans une prestation hystérique et surfaite qui sonne trop souvent faux, peu servie par ailleurs par une bande son exécrable qui gâche la mosaïque linguistique présente dans le film.
Peut-être épuisé par la cacophonie brouillonne qui ponctue la première moitié de Transylvania, son réalisateur se calme un peu dans la seconde partie, et laisse enfin le temps d’apprécier davantage un road movie dont on comprend mal vers quelle destination il veut nous emmener.