c comme cinéma

samedi, septembre 01, 2007


L’AVOCAT DE LA TERREUR ♦♦♦
Réalisation. BARBET SCHRODER
France – 2007 – 135 min
Documentaire

SANS APPEL

Les personnages hors norme ont, de tout temps, fasciné. Jacques Vergès ne fait pas exception à la règle, lui qui grâce à une éloquence remarquable a dissimulé toute sa vie sous une apparence d’avocat renommé le salaud ténébreux qui veille en lui.
Schröder évite heureusement l’apologie, et rassure sur ses intentions dès les premières images : Vergès en pleine accolade avec le « brave » Pol Pot et minimisant le génocide cambodgien ; le ton est donné.
S’ensuit le long parcours superbement documenté du personnage central, où les archives côtoient les témoignages de proches, de compagnons de lutte ou d’anciens clients. Qui ont presque tous un point commun avec le ténor du barreau : leur sympathie ou leur collaboration pour des mouvements terroristes de tous bords.
Vergès se prête d’ailleurs au jeu avec une joie évidente, trop content de glisser un bon mot ou de se livrer à ses plaidoyers sulfureux, justifiant sans cesse l’injustifiable, mais redevenant soudain d’une discrétion étonnante lorsqu’il s’agit d’évoquer les huit années (1970-1978) pendant lesquelles il s’évapora pour aller mener une existence que l’on suppose peu recommandable au vu du soin qu’il met à l’occulter depuis 30 ans.
Ce qui n’empêche pas Schröder d’éclairer d’un jour nouveau –et quasi décisif ?- cette disparition de « l’autre côté du miroir », qui finit de convaincre, si c’était encore nécessaire, à quel point Vergès est dangereux. Un excellent travail documentaire qui présente les nombreux éléments à charge et laisse le public seul juge. Verdict sans appel !