c comme cinéma

vendredi, mars 07, 2008


LA QUESTION HUMAINE 0
Réalisation. NICOLAS KLOTZ
France – 2007 – 141 min.
Drame

INHUMAINEMENT ENNUYEUX

Nicolas Klotz a voulu développer –en se basant sur un livre- une réflexion à première vue hautement intéressante sur le monde de l’entreprise et les pratiques quasiment totalitaristes qui s’y déroulent et transforment les individus en simples numéros interchangeables.
Encore eût-il fallu que ladite réflexion ne prenne pas rapidement la forme d’un pensum long et laborieux duquel il ne faut pas longtemps pour se sentir complètement largué, au fur et à mesure que Klotz creuse son errance vers un parallèle très osé et hors de propos.
Car le postulat de La question humaine, c’est de démontrer que l’entreprise d’aujourd’hui est devenue, de par son ultra-libéralisme, un camp de concentration moderne. Comparaison outrancière et déplacée qui enlève au film toute faculté de recul, de même que la mise en scène s’enfonce dans une maladresse agaçante: séquences éclatées, narrations horripilantes (surtout la dernière), et personnages abandonnés en cours de route sans qu’on y comprenne quoi que ce soit.
Il n’y a guère que l’épatant Michael Lonsdale pour se tirer d’affaire et susciter les rares moments d’intérêt que ses acolytes, sans doute coincés par l’atmosphère ambiante, n’arrivent pas à générer. On sort fourbu de ces 2h21 épuisantes filmées égoïstement par un réalisateur surtout désireux de se parler à lui-même sans fournir le moindre mode d’emploi aux malheureux spectateurs.