c comme cinéma

vendredi, avril 18, 2008


L’HOMME SANS ÂGE
(Youth without youth)
Réalisation. FRANCIS FORD COPPOLA
USA – 2007 – 125 min.
Drame

COUP DE VIEUX

Il aura fallu quasiment 10 ans à Coppola pour repasser derrière la caméra après L’idéaliste. Le temps a donc passé, et le cinéaste en profite pour développer une réflexion sur la jeunesse éternelle. Dommage que la gestation ait duré si longtemps, car elle n’a pas débouché sur une pièce rare.
La matériau de base était pourtant plein de promesses. Basé sur un récit de Mircea Eliade, figure emblématique de la littérature roumaine, L’homme sans âge navigue entre différents styles, du romantisme au fantastique en passant par le surréalisme et en abordant plusieurs thèmes qui flirtent en permanence avec le métaphyqique.
Coppola a de toute évidence voulu se faire plaisir en refusant toute démarche commerciale; intiative louable en soi tant qu’elle ne fait pas du film un objet réservé à quelques initiés en quête d’un cinéma expérimental pas toujours facile à digérer.
C’est là que le bât blesse: très inégal, alternant les séquences imaginatives et les scènes naïves à l’excès, L’homme sans âge est même carrément agaçant si on considère l’aspect exclusivement anglophone d’un film tourné en Roumanie avec des acteurs locaux… dont on ne peut apprécier à aucun moment la langue maternelle. Un comble pour un film dont un des thèmes principaux est justement les origines du langage!...
Il y avait de quoi espérer mieux d’un grand réalisateur qui, en faisant rajeunir son héros, n’a pas pu empêcher de prendre un léger coup de vieux.