c comme cinéma

jeudi, juillet 31, 2008

IMPORT EXPORT ♦♦
Réalisation. ULRICH SEIDL
Autriche – 2007- 136 min.
Drame

NOUVELLES FRONTIÈRES

Pas franchement optimiste, la vision qu’Ulrich Seidl a de notre nouvelle Europe ! Mais cette quête de la désespérance est bien souvent d’un réalisme cruel, montrant sans artifice, crûment, certains aspects de la société qu’on préférerait garder cachés, histoire de ne pas nous encombrer l’esprit avec leur présence dérangeante.
Olga et Paul, deux trajectoires qui ne se rencontrent jamais, mais qui se croisent, et racontent la même chose: un monde sans repères, paumé dans un système privilégiant quelques-uns et délaissant tous les autres.
Ca sent l’exploitation commerciale et sexuelle à plein nez, depuis la bourgeoise insupportable trop heureuse de rabaisser la jeune fille de l’Est dans sa servitude, jusqu’au pauvre type de l’Ouest, bien content d’aller secouer quelques billets de banque sous le nez de jeunes nanas prêtes à tout pour satisfaire ses bas instincts en échange d’un peu de thune.
Ca sent la mort aussi. Comme rarement dans un film, d’ailleurs. En plein service de gériatrie, avec les petits vieux, acteurs de leur propre déchéance physique. Et toutes ces petites croix, au générique final, à côté de leurs noms, pour rappeler que, fatalement, une partie du casting de Import export n’assistera jamais à la projection du film.
Pourtant, on ne resort pas de la séance avec le moral plombé pour la semaine. Parce que les deux héros du récit dégagent, parfois même malgré eux, une indécrottable envie de sortir de leur mouise respective. Et ce même si Paul et Olga l’expriment de façon très différente. La longueur excessive de l’histoire n’évite pas le répétitif, mais malgré ses 20 minutes de trop, Import export conserve de nombreux moments durs... à l'image de la vie.