c comme cinéma

dimanche, novembre 30, 2008

HANCOCK ♦♦
Réalisation. PETER BERG
USA – 2008 – 92 min.
Fantastique

DE SUPER ZÉRO À SUPER HÉROS

Hancock est bien à l’image des super héros: à deux visages. Un visage assez attrayant dans un premier temps, quand Peter Berg détruit le mythe du personnage sans faille qui vole au secours de la veuve et de l’orphelin. Certes, Hancock défend la société contre les criminels, mais mène une telle vie de bâton de chaise que ses interventions entraînent souvent des destructions conséquentes du bien public.
Rustre, beurré plus souvent qu’à son tour et se foutant éperdument de ce qu’on pense de lui, le personnage casse ainsi les conventions avec bonheur, offrant un décalage amusant, servi par ailleurs par de forts bons effets spéciaux.
Tout cela baigne donc dans une atmosphère politiquement incorrecte qu’on se réjouit toujours de voir dans une production américaine. Berg, il est vrai, s’était déjà escrimé dans le récent Le royaume, au registre fort différent , à écorner de façon plus subtile qu’il n’y paraissait de prime abord l’interventionnisme et la toute-puissance américaine.
La seconde moitié du film voit néanmoins une transformation radicale s’opérer. Le propos devient bien plus sérieux, plus sobre, et du coup, moins percutant.
Le principal centre d’intérêt se situe autour de la confrontation entre Will Smith et Charlize Theron, mais tout ce qui faisait l’attrait de la première partie s’évanouit en même temps que Hancock tend à devenir comme tout le monde. L’intrigue se traîne même un peu vers la fin, preuve que, décidément, aucun super héros n’est parfait.