c comme cinéma

jeudi, janvier 29, 2009

BLINDNESS
Réalisation. FERNANDO MEIRELLES
Canada/Japon/Brésil – 2008 – 118 min.
Fantastique

PAUPIÈRES LOURDES

Une étrange épidémie semble avoir soudainement frappé le pays: de nombreuses personnes se retrouvent atteintes de cécité, sans que les médecins ne puissent expliquer l’origine du phénomène.
Les premiers contaminés sont mis en quarantaine dans un hôpital désaffecté où ils sont rapidement livrés à eux-mêmes, privés de tout repère. Ils vont alors devoir faire face à la volonté de survivre à n'importe quel prix.
Mais parmi eux, une femme n’a pas été touchée par ce mal mystérieux. Elle va essayer de guider ses compagnons pour éviter de céder aux instincts les plus vils qui sommeillent en eux.


Est-ce bien le même homme qui réalisa La cité de Dieu et The constant gardener? Le choc est rude dans ce cas, tant Meirelles se fourvoie largement dans cette adaptation du roman «L’aveuglement» de Jose Saramago. Adaptation à laquelle, ironie du sort, l’auteur s’était opposé jadis avant de changer d’avis.
Si le récit ne manque pas d’intérêt de par la variation des couleurs imprimée à la pellicule – une teinte de plus en plus blanchâtre selon l’évolution de la cécité- et les nombreuses métaphores qu’il contient –la déchéance de l’être humain, les ghettos où les habitants vivent en reclus selon leurs propres normes,…- le passage du papier vers le grand écran ne convient guère à l’histoire, du moins telle que traitée par le réalisateur.
En effet, dès qu’il enferme ses personnages dans le huis clos de l’hôpital abandonné, Blindness devient terriblement banal et profondément ennuyeux, tout se résumant en une lutte pour la survie déjà traitée des centaines de fois au gré des films de zombies et autres contaminés en tous genres.
Ce n’est qu’en début et fin de parcours –au coeur de la ville laissée en plein chaos- que tout le potentiel du scénario se laisse entrevoir, mais c’est hélas bien trop peu pour écarquiller grand les yeux face au travail de Meirelles, qui a par ailleurs remonté son film suite à la projection cannoise. . Sans avoir vu la version initiale, il est en tout cas clair que la seconde attirera peu les regards.