c comme cinéma

jeudi, janvier 29, 2009

COLUCHE, L’HISTOIRE D’UN MEC ♦♦
Réalisation. ANTOINE DE CAUNES
France – 2008 – 103 min.
Biographie


«NI POUR, NI CONTRE, BIEN AU CONTRAIRE!»

Septembre 1980. Coluche triomphe chaque soir au Gymnase et est un des comiques préférés des Français. Les télés et les journaux se l’arrachent et sa maison est un lieu festif où se croise tout ce que le pays compte de vedettes.
Mais 1981 qui approche promet d’être une année très importante, puisque l’élection présidentielle va se dérouler en avril et en mai. Toujours prêt à pousser le bouchon un peu loin, Coluche décide, sur une boutade, de poser sa candidature.
Nombreux sont ceux qui rient à l’annonce de cette nouvelle présentée comme un bon gag, mais dans les états-majors des principaux partis politiques, les sourires se figent lorsque, petit à petit, les sondages créditent l’humoriste de solides intentions de vote.


Les biopics ont décidément bien la cote en France : Sagan, Piaf,…, voilà à présent le tour de l’amuseur public numéro un, feu le regretté Coluche. Mais plutôt que d’évoquer l’ensemble de la carrière bien fournie du comique, de Caunes a préféré approfondir un épisode marquant de sa vie: sa candidature chaotique à l’élection présidentielle de 1981 qui avait marqué la France entière à l’époque.
Mais qu’aurait pensé Michel Colucci de cet hommage pour le moins particulier? Sans doute aurait-il été bluffé, comme nous, par l’interprétation saisissante de François-Xavier Demaison, dont le mimétisme avec le modèle original laisse imaginer la somme de travail nécessaire pour arriver à un tel degré de perfection
Totalement habité par son personnage, Demaison est sans conteste l’atout majeur du film, dont la bonne qualité d’ensemble offre par ailleurs une agréable reconstitution de l’époque et permet de retrouver quelques «gueules» d’alors, tel que le fameux Professeur Choron et autres fouteurs de merde qui manquent cruellement aujourd’hui à notre société trop politiquement correcte.
Tout au plus peut-on reprocher à de Caunes d’avoir souvent arrondi les angles quant à la perception de l’opinion publique envers Coluche. Ce dernier, certes adulé par beaucoup, n’en comptait pas moins de nombreux détracteurs qui le détestaient farouchement pour l’irrévérence, inhabituelle pour l’époque, dont il faisait preuve. Un détail que la mort tragique du comédien a gommé des esprits et dont on ne tiendra nullement rigueur au réalisateur pour cette histoire d’un mec décidément pas comme les autres.