c comme cinéma

jeudi, janvier 29, 2009

MESRINE: L’ENNEMI PUBLIC N° 1 ♦♦♦
Réalisation. JEAN-FRANCOIS RICHET
France – 2008 – 132 min.
Policier/Biographie

CAVALE SANS ISSUE

Les années 70… Jacques Mesrine est plus que jamais insaisissable et multiplie les braquages… ou les évasions quand, de temps en temps, il se fait arrêter. Un homme, en tout cas, est bien décidé à poursuivre la lutte: le commissaire Broussard, policier médiatique qui a fait de la lutte contre Mesrine son objectif n°1.
Aussi, lorsqu’il parvient à mettre la main sur le bandit, celui-ci l’accueille avec une coupe de champagne à la main, tout en lui précisant bien que leur prochaine rencontre serait beaucoup moins chaleureuse…
Au fil des coups et des complices qui l’accompagnent, le truand se voit coller l’étiquette d’ennemi public numéro un. Mais l’étau, peu à peu, commence à se resserrer.


Sortant quelques semaines à peine après le premier épisode, cette deuxième partie se veut d’une qualité égale à la précédente, c’est-à-dire excellente aussi bien dans sa réalisation que dans son interprétation, tout en adoptant un style relativement différent, afin de bien marquer la différence d’époque et le cheminement personnel de Mesrine.
Richet passe donc du film noir au thriller psychologique et aborde ici la période la plus connue de l’ennemi public numéro un, et son affrontement resté célèbre avec le commissaire Broussard.
Une tranche de vie qui s’assimile à une longue fuite en avant, jalonnée d’événements rocambolesques et d’évasions totalement improbables, signe que le truand était vraiment un personnage hors norme et très complexe dans ses actes et ses pensées.
Richet entretient d’ailleurs à merveille cette ambiguité: il est difficile de ne pas ressentir régulièrement de l’empathie pour Mesrine; sentiment que le cinéaste contrebalance une nouvelle fois au moment voulu en sachant montrer la face sombre du bandit.
Ce dyptique passionnant d’un bout à l’autre se conclut comme il avait commencé : par la mort inévitable de celui qui savait pertinemment bien qu’il ne finirait pas ses jours dans son lit. Une traque finale remarquablement reconstituée, palpitante autant que tragique, et qui sert d’apothéose à une longue cavale qui aura contribué à façonner le mythe autour de Jacques Mesrine.