c comme cinéma

jeudi, janvier 29, 2009

MESRINE, L’INSTINCT DE MORT ♦♦♦
Réalisation. JEAN-FRANCOIS RICHET
France/Canada/Italie – 2008 – 113 min.
Policier/Biographie

MESRINE, MAÎTRE DU CRIME

Jacques Mesrine. Un homme qui, pendant des années, représenta pour les Français l’ennemi-public numéro un. Un parcours hors norme entamé pendant la guerre d’Algérie, lorsque Mesrine, alors jeune homme, se voit contraint d’assister et de participer à des séances de torture.
A son retour en métropole, plutôt que de s’enterrer dans un boulot stable mais sans relief, il glisse peu à peu vers la délinquance et le banditisme. Vols, hold-ups,… c’est le glissement progressif vers une spirale sans fin, au gré des rencontres au sein du Milieu.


Le premier plan, découpé par plusieurs caméras, commence par la fin de l’histoire: le fameux jour où Jacques Mesrine allait tomber dans l’embuscade tendue par la police et y laisser la vie au volant de sa BMW.
Une vie au service du crime, que le diptyque de Jean-François Richet porte au grand écran en deux sorties très rapprochées, pour remettre «à l’honneur» un homme célèbre à l’époque, mais que les jeunes générations connaissent probablement moins bien.
Evitant le risque inhérent à ce genre de biopic –donner du héros une image de Robin des Bois moderne- le récit s’attache à mettre en exergue la personnalité hors norme du truand, tuant froidement ceux qui s’opposent à lui tout en agissant selon un code d’honneur étonnant, le poussant aux expéditions les plus folles pour respecter la parole donnée. D’autres éléments tendent à expliquer –sans pour autant justifier- les mécanismes ayant conduits Mesrine à devenir ce qu’il est devenu.
Construit sans trop d’ellipses préjudiciables à la bonne compréhension de l’intrigue malgré la longue période couverte et la multiplicité des faits, le film est nerveux, rythmé et n’est pas sans rappeler les bons films noirs des années 60. Très soigné dans les décors d’époque, il l’est également quant au casting: Cassel , transformé physiquement pour l’occasion, et Cécile de France, méconnaissable, forment un couple tragique aussi fascinant que repoussant.
Mesrine, l’instinct de mort atteint donc sa cible et rend le spectateur impatient de découvrir la suite; une attente qui sera heureusement vite satisfaite.