c comme cinéma

vendredi, février 27, 2009

CRIMES À OXFORD ♦♦
(The Oxford Murders)
Réalisation. ALEX DE LA IGLESIA
Espagne/Grande-Bretagne – 2007 – 103 min.
Thriller

LES BONS COMPTES FONT LES BONS ENNEMIS

Une vieille dame est assassinée à Oxford . Son corps est découvert par deux hommes qui se rencontrent à ce moment-là pour la première fois: Arthur Seldom, un grand professeur de mathématiques et de logique et Martin, un étudiant qui vient d'arriver dans l'université et qui rêve d'étudier avec Seldom.
Lorsque ce premier crime est bientôt suivi par d’autres, il devient évident que le criminel semble obéir à une logique mathématique, en annonçant ses méfaits par un symbole dont la signification échappe aux enquêteurs. Seldom et Martin vont tenter de déchiffrer l’énigme de leur côté.

Même s’il ne bénéficie pas encore chez nous de la notoriété qu’il mérite, Alex De La Iglesia a su s’imposer en quelques films comme un des maîtres de la comédie noire. En témoignent quelques perles telles que Mes chers voisins, 800 balles ou encore l’excellent road movie Perdida Durango.
Est-ce le fait de se retrouver dans la grisaille d’Outre-Manche ? Toujours est-il que Crimes à Oxford, bien que plaisant, est en-deça de l’habituelle force de percussion de l’Espagnol, à qui cet exil britannique a visiblement fait perdre quelque peu ses repères.
Bien moins loufoque que d’habitude, la mise en scène se veut nettement plus académique, se basant principalement sur l’affrontement –assez réussi- entre Elijah Wood et John Hurt pour développer une intrigue complexe nécessitant de rester attentif aux nombreux détails qui parsèment l’histoire si on ne veut pas en perdre le fil.
Au fur et à mesure que les rebondissements se succèdent au gré de dialogues bien goupillés, l’énigme ne fait que s’épaissir, pour le plus grand plaisir des amateurs de jeu de l’esprit auquel ce film est de toute évidence destiné. Hommage appuyé aux romans à tiroirs d’Agatha Christie et à l’ambiance des Hitchcock de sa période anglaise, Crimes à Oxford se conclut par une ultime révélation, certes alambiquée, mais qui en dit long sur l’imagination fertile du cinéaste ibérique.