c comme cinéma

vendredi, février 27, 2009

W. ♦♦
Réalisation. OLIVER STONE
USA – 2008 – 120 min.
Biographie

W DE A À Z


Rien ne prédisposait George W. Bush, le fils de George Bush Senior, à embrasser la carrière politique, d’autant que sa jeunesse particulièrement désinvolte et son penchant affiché pour la dive bouteille ne faisaient pas vraiment la fierté de son père.
Mais désireux de prouver à tout prix qu’il valait mieux que la piètre opinion que son paternel avait de lui, voilà que W. se lance en politique, et à la grande surprise de sa famille, se met à remporter des mandats. Des succès qui iront croissants, jusqu’à la Présidence.


Habitué des grandes fresques biographiques, Oliver Stone s’attaque cette fois à George W. Bush… alors que celui-ci n’a même pas encore quitté le pouvoir! Ce qui n’empêche nullement de se pencher sur la progression étonnante de cet homme longtemps frustré par l’ombre de son père, avant de faire mieux que lui en exercant deux mandats à la tête des Etats-Unis.
Située au moment de l’invasion de l’Irak en 2003, l’action est entrecoupée de nombreux flash-backs décrivant la trajectoire atypique de W. Un homme parvenu au sommet bien davantage par sa capacité à se montrer proche du peuple que par ses capacités de gestionnaire politique. Un fait que Stone traite souvent avec une bonne dose d’ironie, en prenant soin toutefois de ne jamais faire passer le Président pour un idiot, ce qu’il n’est assurément pas.
Mais à force de multiplier les retours en arrière dans des séquences d’un intérêt parfois secondaire, le réalisateur occulte totalement d’autres événements qui méritaient bien davantage l’attention, comme par exemple l’élection discutée et discutable de 2000. Inégal dans sa construction, W. souffre de plusieurs baisses de rythme, rachetées en partie par l’interprétation des acteurs qui, sans toujours ressembler fortement à ceux qu’ils incarnent, n’en reproduisent pas moins avec talent les mimiques et la gestuelle de leurs modèles.
Au final, W. se veut bien plus le bilan très critique d’une administration va-t-en-guerre que le procès d’un seul homme. Dommage que Oliver S. ne se soit pas montré plus incisif encore dans sa démonstration.