c comme cinéma

lundi, mars 30, 2009

MAMA’S BOY 0
Réalisation. TIM HAMILTON
USA – 2007 – 100 min.
Comédie

GRAND DADAIS, PETIT NAVET

A 29 ans bien sonnés, Jeffrey n’est toujours pas décidé à quitter le giron maternel, trop heureux de pouvoir profiter de cette vie plutôt confortable au lieu d’affronter les responsabilités de l’âge adulte.
C’est donc d’un très mauvais œil qu’il voit sa mère rencontrer un homme avec qui elle semble se plaire. Bien déterminé à ne pas laisser cet intrus perturber sa tranquillité, Jeffrey va faire tout ce qu’il peut pour empêcher cette relation de se développer jusqu’à un point de non retour.

Mama’s boy est passé complètement inaperçu à la rentrée, et il suffit d’en visionner les dix premières minutes pour comprendre pourquoi: totalement insipide, le film accumule les scènes navrantes, encouragé en cela, il est vrai, par l’acteur principal, un Jon Heder qui n’aura bientôt plus grand chose à envier à Adam Sandler s’il poursuit dans le même registre.
Le fait que Tim Hamilton n’en soit qu’à son premier long métrage n’excuse pas tout: le sujet aurait pu prêter à de nombreux moments drôles, mais le manque total d’imagination et de relief dont le réalisateur fait preuve donne surtout envie de botter un grand coup au derrière de son héros, un grand échalas insupportable et de surcroît mal joué par l’acteur cité plus haut.
Ce n’est qu’après une bonne heure d’ennui que les choses évoluent un peu, lorsque Jeffrey se décide enfin à rouler une pelle à une jolie demoiselle, ce qui lui permet de virer sa cuti, mais toujours trop lentement, hélas.
A charge de Hamilton également, il faut retenir le sous-emploi du casting prestigieux qu’il a convié au générique et qui pâtit inévitablement de la mise en scène calamiteuse. Diane Keaton est souvent ridicule, tandis que Jeff Daniels reste terriblement effacé. Un seul homme crève l’écran: le formidable Eli Wallach, nonagénaire en pleine forme («J’ai 91 ans, bordel!», assurément la meilleure réplique du film), et qui est sans conteste l’élément le plus dynamique de Mama’s boy, ce fils à maman qui n’ira pas loin.