c comme cinéma

jeudi, novembre 30, 2006


CLERKS 2 ♦♦♦
Réalisation : KEVIN SMITH
USA – 2006 – 93 min
Comédie

NEW JERSEY BOYS, LE RETOUR

Il n’y a pas que Les bronzés à être amis pour la vie ! Les grands gosses de Clerks sont de retour douze ans après, et ça fait vachement plaisir de les retrouver, quasi tous au complet, avec un Kevin Smith à nouveau en pleine forme, visiblement très inspiré par ces joyeux drilles !
Ces derniers ont pris des couleurs, délaissant le noir et blanc de 1994 et partiellement le découpage en chapitres, mais conservant heureusement le même humour à vif et leurs caractères antagonistes qui se complètent à merveille. Trentenaires, ils ont néanmoins mûri juste ce qu’il faut pour réfléchir davantage au sens de l’existence.
Evidemment, pas de pitié pour les grincheux et les chastes oreilles : les dialogues et certaines situations ne font pas dans la dentelle, ça rase même la moquette et la cuvette plus d’une fois, mais rien n’y fait, ça reste bien loin des American Pie tant les acteurs compensent leur côté lourdingue par des petites touches de philosophie personnelle bien distillées, et surtout par des moments tordants valant le détour.
A ne pas manquer donc, le cameo de Ben Affleck affublé d’une paire de bacchantes du meilleur effet, et surtout la scène où Jeff Anderson nous livre sa version désopilante du Seigneur des anneaux ! Un régal qui ravira les fans de cette joyeuse bande de potes, dans laquelle Jay et Silent Bob retrouvent une position de seconds rôles leur convenant bien mieux que leur vedettariat calamiteux de Jay & Silent Bob strike back. Bref, une fameuse pause déconnade au fast-food de Randal et Dante, c’est clair, c’est Clerks !


TOI, MOI ET DUPREE 0
(You, Me and Dupree)
Réalisation : ANTHONY RUSSO
USA – 2006 – 109 min
Comédie

DUPREE ? PLUTOT DU LOIN !

La déception de l’automne en matière de comédie ? On n’en est sans doute pas loin ! Pourtant, ce ménage à trois pour rire aurait du déboucher sur un résultat bien plus désopilant, non seulement en pensant aux situations savoureuses pouvant se développer autour d’un tel scénario, mais aussi au vu du générique.
Anthony Russo n’a hélas tenu compte de rien de tout cela : sa mise en scène manque cruellement de rythme et s’endort vite fait pour ne quasiment jamais se réveiller. Un comble quand on se paye le luxe d’inviter des Owen Wilson et Matt Dillon, sans parler de Kate Hudson et Michael Douglas, qui ont tout de même déjà prouvé leur talent comique dans des films peut-être pas toujours des plus relevés mais néanmoins amusants.
Par ailleurs, même si le thème central s’inspirerait de souvenirs personnels, difficile pour les spectateurs francophones de ne pas penser au très drôle Viens chez moi, j’habite chez une copine, qui reprenait exactement les mêmes idées mais avec bien plus de punch et de mordant. Remake caché ou pas, Russo n’est pas Patrice Leconte : désespérément dépourvu du feu sacré qui anime les bons films comiques, Toi, moi et Dupree est bien trop plat, bien trop lisse et tellement téléphoné qu’il ne fait pas rire.
« Dupree » ou de loin, le constat reste donc le même : toi, moi et les autres, on choisira un autre titre au programme !