c comme cinéma

lundi, décembre 24, 2007

TRADE ♦♦♦
Réalisation. MARCO KREUZPAINTNER
USA – 2007 – 119 min.
Drame

COMMERCE INÉQUITABLE

La traite des êtres humains connaît hélas plusieurs formes à travers le monde, toutes tragiques pour leurs victimes. Le présent récit se focalise sur le Mexique et les USA ainsi que les trafics de chair fraîche qui s’y déroulent par le biais de réseaux malheureusement bien organisés.
Trade retrace le destin croisé de plusieurs personnages originaires d’horizons divers, mais réunis involontairement par une même quête: celle de leur liberté, qu’ils soient exploités ou à la recherche de proches disparus. Emprisonnés dans une chambre sordide ou prisonniers de la douleur liée à l’évaporation d’un être cher, les héros du film n’ont aucun répit, ce que la mise en scène met remarquablement en exergue.
Kevin Kline est impeccable en policier n’ayant jamais abandonné l’espoir de retrouver sa fille disparue bien des années plus tôt, mais les jeunes acteurs mexicains crèvent l’écran par l’intensité de leur interpretation.
Servi par par quelques scènes fortes et dénonçant l’abjection d’un système brisant de nombreuses vies, Trade ne pose néanmoins aucun jugement manichéen et ne verse jamais dans le sensationnalisme. Sobre et poignant, un beau plaidoyer contre un “commerce” sans aucune équité.

HOT FUZZ ♦♦♦
Réalisation. EDGAR WRIGHT
Angleterre – 2006 – 121 min
Comédie policière

MAIS QUE FAIT LA POLIZZ ?

Voilà une occasion en or pour se bidonner à nouveau avec l’équipe désopilante de Shaun of the dead qui a drôlement bien fait de remettre le couvert!
Bourré d’un humour à l’anglaise qui ne tolère aucun temps mort –malgré les cadavres parsemés dans le film- le scénario joue à fond sur le contraste tordant du policeman de la ville confronté aux malfrats des champs et à cette vie à la campagne délicieusement brocardée tout au long de l’intrigue. Les habitudes bien établies, les traditions séculaires, les petits ragots de village, …, tout cela est joyeusement passé à la mitraillette pour le plus grand bonheur de nos zygomatiques.
Simon Pegg et Nick Frost s’en donnent donc à coeur joie, reconstituant leur délirant tandem avec toujours autant d’entrain, au milieu d’une pétarade permanente de gags et de trouvailles visuelles du meilleur acabit. Accompagnés par quelques cameo savoureux et un Timothy Dalton qui s’auto-parodie finement, le duo de poulets les plus timbrés de Sa Majesté ne risquent pas un blâme pour morosité.
Et tant pis si la fin est peut-être un peu lourdingue à force d’en rajouter une grosse louche, le second degré permanent gratiné de juteuses scènes gore accomplit des miracles. Pas besoin de délivrer un mandat d’arrêt à Edgar Wright, un tel Hot Fuzz est un vrai “délizz”!

SA MAJESTÉ MINOR ♦♦
Réalisation. JEAN-JACQUES ANNAUD
France – 2007 – 101 min.
Comédie

LE BON ROI PAILLARD

Jean-Jacques Annaud est décidément bien déconcertant! Après le familial Les deux frères, voilà qu’il nous entraîne dans le temps, moins loin qu’à l’époque de La guerre du feu, mais dans une civilisation grandement amatrice des bonnes choses de la chair!
Donnant dès le départ dans la joyeuse paillardise, Sa Majesté Minor bouscule –et si tu me bouscules, prends garde que je ne t’… - les codes du genre en rendant grâce au dieu Pan et à la liberté sexuelle qui, longtemps avant mai 1968, régnait sur les fidèles du paganisme.
Le premier moment de surprise –voire même de consternation- passé, on se laisse peu à peu prendre au jeu, au fil des aventures grotesques et baroques de Minor, qui revisite les mythes –poil à la…- et envoie paître tous les tabous qui paralysent bien trop souvent notre société un peu trop coincée aux entournures.
Replacé dans ce contexte, le film prend toute sa dimension, au-delà de la première apparence de gaudriole cochonne qu’il dégage. Les acteurs aussi semblent avoir pris leur pied: José Garcia déambule en pagne d’un bout à l’autre, tandis que Vincent Cassel prend une apparence de bouc à qui toutes les rondeurs (y compris celles… d’un tronc d’arbre!) font solidement remonter le moral. Et pas que le moral, comme vous l’aurez deviné, bande de canaillous!
Un Annaud placé en-dessous de la ceinture, curieux objet à aborder en connaissance de cause pour en apprécier la raison d’être.

A MIGHTY HEART ♦♦♦
Réalisation. MICHAEL WINTERBOTTOM
USA – 2007 – 100 min.
Drame

LA PLUME ET LA TERREUR

En adaptant au cinéma le livre de Mariane Pearl , Michael Winterbottom revient sur cet épisode dramatique que fut l’enlèvement et la mort atroce de Daniel Pearl. Il ne s’agit cependant pas de décrire les faits directement via le malheureux journaliste – les circonstances de sa détention restent d’ailleurs toujours floues- mais par l’intermédiaire de sa femme qui vécut les événements dans l’espoir et l’anxiété, avant de devoir faire face à la sinistre réalité.
La mise en scène, rythmée au fil de l’enquête qui évolue dans tous les sens, permet de mieux démêler la toile d’araignée quasiment inextricable que constituent les réseaux terroristes et de kidnappeurs qui écument cette partie du globe en se servant de prétextes religieux pour justifier leur exactions.
L’histoire permet justement aussi de séparer le bon grain de l’ivraie, car Mariane Pearl, par son récit, rappelle fort à propos que le monde musulman n’est pas composé que d’agitateurs.
Sous les traits d’une Angelina Jolie très inspirée, le personnage de Mariane est empreint de dignité face à l’adversité, et animé de la même volonté inébranlable de continuer à croire en l’être humain.
Digne également la fin du film, se contentant de suggérer la mise à mort de Pearl , sans rien montrer, si ce n’est l’effroi sur les visages de ceux visionnant l’odieuse cassette des meurtriers.
Un hommage efficace et bien interprété à un couple et à la liberté d’expression que la mort n’a pas réussi à abattre.

BUTTERFLY ON A WHEEL ♦♦
Réalisation. MIKE BARKER
USA – 2007 – 98 min.
Thriller

UN SUSPENSE ENLEVÉ

Depuis qu’il a rangé le smoking et les gadgets de James Bond, Pierce Brosnan tente de se relancer au cinéma, et plutôt dans les rôles de méchants. Si Le matador s’était avéré décevant, ce film-ci est nettement plus agréable et constitue un bon suspense assez rondement mené.
Jouant dès le départ sur la peur d’un couple coincé par un redoutable kidnappeur qui tient leur fille en otage, le scénario a ceci d’intéressant que rien n’explique le pourquoi de cette situation. Qui est le malfaiteur? Que veut-il? Autant de questions qui ne trouveront une réponse que très tardivement, à l’issue d’un twist final pas trop mal goupillé, même si les plus fins limiers parmi les spectateurs se douteront peu à peu de l’embrouille qui est à la base du reste.
Jusque là, l’action défile de façon soutenue et ne souffre guère de temps mort, ni même d’invraisemblance trop énorme comme c’est pourtant souvent le cas dans ce genre de productions. La conclusion, par contre, peut paraître un peu grosse, mais sans trop entamer toutefois le crédit de l’ensemble.
Dans ce contre-la-montre assez palpitant, Maria Bello, Gerard Butler et le beau Pierce forment un trio efficace qui devrait réussir à kidnapper le public dans la salle, du moins le temps de la projection.

RUSH HOUR 3 0
Réalisation. BRETT RATNER
USA – 2007 – 90 min.
Comédie policière

UNE HEURE DE TROP

Dommage de conclure (?) de la sorte une saga dont les 2 premiers épisodes s’étaient révélés plaisants à suivre. Mais le duo policier le plus improbable d’Hollywood n’a pas supporté de traverser l’Atlantique: leur humour s’est noyé dans la Seine, et avec lui la perspective de s’offrir une dernière tranche de rire avec Jackie Chan et Chris Tucker.
Etonnant manque d’inspiration donc, puisque c’est la même équipe qui rempile. Mais la tentative de mélanger les styles comiques du Vieux et du Nouveau Monde tombent à plat, et ce n’est qu’une pâle succession de gags sans saveur qui écume les deux rives de la Ville Lumière.
Tucker et Chan s’époumonnent donc en vain, l’un par ses cris incessants –particulièrement agaçants quand le scénario est bancal-, l’autre par quelques cascades pas toujours sans risque pour son crâne, comme en témoigne l’inévitable bêtisier du générique final.
L’autre regret vient du sous-emploi des invités européens, particulièrement effacés si pas grotesques: Yvan Attal est ainsi franchement ridicule en chauffeur de taxi, mais Julie Depardieu et Roman Polanski ne sont guère logés à meilleure enseigne. La faute à une mise en scène raplapla qui a loupé une marche de l’avion et marque ainsi sans doute un point final à la collaboration policière américano-asiatique.

DEATH SENTENCE 0
Réalisation. JAMES WAN
USA – 2007 – 100 min.
Thriller

EXÉCUTION SOMMAIRE

Charles Bronson risque de se retourner dans sa tombe: voilà que certains producteurs se sont mis en tête de ressusciter le Justicier qu’il avait pourtant décliné sous toutes les coutures jusqu’à plus soif de sang frais.
Le thème de cette nouvelle mouture reste le même: un père éploré par le meurtre de son fils décide de rendre justice lui-même. Quand il est traité sobrement, le sujet peut donner lieu à une réflexion intéressante sur le fossé d’incompréhension entre une Justice parfois procédurière jusqu’à l’absurde et des citoyens ayant la sensation que les coupables sont mieux protégés que les victimes. La première partie du film va plutôt dans ce sens.
Mais sans crier gare, James Wan pète véritablement les plombs à l’entame de la seconde moitié, changeant brusquement Kevin Bacon en sinistre exécuteur sans merci, trucidant toute la racaille qui lui passe dans les mains. De sombre qu’elle était, la mise en scène devient carrément indigeste et d’un grotesque absolu, ne contenant plus le moindre intérêt, si ce n’est de savoir quand ce massacre va s’achever.
Quelques fusillades et meurtres plus tard –dont le héros sort indemne de la façon la plus invraisemblable qui soit- une seule conclusion s’impose: Wan est bien plus à l’aise en tant que réalisateur/producteur de la saga Saw que dans ce Death Sentence dont le montage a été victime d’une véritable exécution sommaire.

PERMIS DE MARIAGE 0
(License to wed)
Réalisation. KEN KWAPIS
USA – 2007 – 90 min.
Comédie

PERMIS DE S’ÉCONDUIRE

Faut croire que la belle institution du mariage a le vent en poupe aux Etats-Unis, puisqu’après Weding Daze, c’est au tour de Permis de mariage de vanter les mérites de la vie maritale.
Pas sûr cependant que ces comédies encouragent beaucoup de gens à franchir le pas: si se passer la bague au doigt est aussi rigolo que ces deux films, ça risque de déprimer grave dans les chaumières! Et surtout, quelle perspective désolante que ces jeunes couples qui ne veulent rien laisser au hasard plutôt que de laisser la vie amoureuse suivre son cours et en assumer les bons comme les mauvais moments.
Ken Kwapis aurait au moins pu mettre le scénario en musique de façon amusante, histoire qu’on puisse rire un bon coup des frustrations prénuptiales des deux héros. En lieu et place, la succession de séquences qu’il propose est profondément banale, d’autant que Robin Williams est cruellement sous-employé et n’arrive décidément plus à retrouver la force comique qui était la sienne.
Tout le registre des épreuves y passe donc de façon très convenue: abstinence, pouponnage anticipé, rédaction des voeux, mariage annulé, et un final –le croirez-vous?- totalement conforme au canevas habituel.
Bref, si le mariage est aussi ennuyeux que ça, autant rester célibataire, et pas besoin d’un prêtre ou d’un film pour nous l’apprendre!

WEDDING DAZE
Réalisation. MICHAEL IAN BLACK
USA – 2007 – 90 min.
Comédie

BAGUE DANS LE COIN

Il fait drôlement dans l’originalité, Jason Biggs! Après la saga des American Pie –qui se termine par un mariage- le voilà à l’affiche d’une comédie romantique… traitant du mariage. Comme renouvellement, on a déjà vu mieux, d’autant que la scène initiale semble très inspirée d’une séquence de la trilogie précitée.
Quant à l’histoire, sa vraisemblance est aussi grande que la chance de gagner le gros lot de l’Euro-Millions: essayez donc pour voir de vous asseoir dans un quelconque bar ou resto et de demander en mariage la serveuse que vous n’avez jamais vue auparavant! A moins de vous appeler George Clooney ou Brad Pitt, le taux de réussite est plutôt compromis.
Ce postulat hautement improbable mis à part, le film décline tous les éléments inhérents à ce genre de comédies romantiques: les parents respectifs très dissemblables, le couple qui apprend à se connaître, qui commence à s’aimer, qui ne s’aime plus… et qui s’aime à nouveau pour assurer le happy end indispensable sans lequel le spectateur penserait “Tiens, enfin du nouveau dans la catégorie!”
Cérémonie sans surprise donc, pas trop mal interprétée et contenant quelques moments prêtant à sourire, mais vraiment pas de quoi révolutionner l’institution du mariage!

WHITE NOISE 2
Réalisation. PATRICK LUSSIER
USA – 2007 – 99 min.
Fantastique

VIVRE ET NE PAS LAISSER MOURIR

Fausse suite de White Noise, ce 2e épisode se contente de reprendre le titre ainsi qu’une histoire au thème relativement similaire… et un traitement tout aussi moyennement convaincant.
Cette fois, les fameuses EMI (Expériences de Mort Imminente) sont mises à l’honneur: ces phénomènes ressentis par de nombreuses personnes mortes pendant quelques minutes et persuadées d’avoir entrevu une sorte d’au-delà.
Hautement intéressant pour la science et le cinéma, le sujet est néanmoins abordé ici avec un cruel manque d’ambition, le récit n’étant qu’un suspense fantastique de plus, qui commence plutôt bien en instaurant une atmosphère sombre et angoissante mais qui bascule dans le grotesque à mi-course par le biais d’un rebondissement stupide.
Dès ce moment, le scénario perd une grande partie de sa crédibilité, soutenu à bout de bras par un Nathan Fillion encore peu connu au grand écran mais qui mérite assurément qu’on s’y intéresse davantage.
Bourré de promesses non tenues, White Noise 2 n’est pas d’un ennui mortel mais peine à donner plus de vie à une saga décidément trop peu inspirée. Un état inquiétant qui fait craindre la mort clinique en cas de numéro 3.

MOTEL
(Vacancy)
Réalisation. NIMROD ANTAL
USA – 2007 – 85 min.
Horreur

HOTEL TERMINUS

Nimrod Antal a failli frapper fort pour son 1er long-métrage. “Failli”, car ce Motel laisse espérer un séjour d’enfer en plein coeur de l’horreur, sans toutefois remplir pleinement sa mission.
Il faut reconnaître au néo-réalisateur un talent indéniable pour la mise en scène: le bougre nous gratifie d’un générique bien ficelé et au rythme évoquant les bons suspenses à l’ancienne, avant de nous offrir un drôle de repos dans cet établissement paumé au milieu de nulle part et dans lequel le tenancier a une conception très particulière de l’hospitalité.
Des personnages secondaires bien déjantés, un suspense qui s’installe crescendo et quelques scènes de “snuff movies” bien crapuleuses qui nous rendent en passant complices d’un voyeurisme malsain; voilà une série B dont la première moitié est plutôt bien fichue.
Et puis… plus rien! Ou si peu… Retombant dans la trame classique d’un jeu du chat et de la souris, le pauvre couple de touristes tente d’échapper au séjour éternel que veulent lui offrir les tenanciers des lieux. Quelques courses effrénées pour tenter de s’échapper, des coups de poings à gauche et à droite, et l’un ou l’autre individu patibulaire envoyé manu militari demander asile à Lucifer; c’est du vu, revu et archi revu!
Et l’épilogue tout aussi inabouti –sans le moindre "twist" final- confirme la sensation de la seconde moitié. Antal a sans doute voulu imiter les premiers films de Craven, mais il lui a manqué la maestria nécessaire pour y arriver. Il laisse toutefois entrevoir un potentiel susceptible de le faire passer d’un Motel à un établissement plus renommé.

CAPTIVITY
Réalisation. ROLAND JOFFE
USA/Russie – 2007 – 95 min.
Horreur

PORTES CLOSES

Ca ne lui suffisait apparemment pas d’être la fille de Jack Bauer dans la série 24 heures chrono! Pas encore rassasiée en matière de frissons, Elisha Cuthbert se fait à présent enfermer par Roland Joffé, qu’on n’avait plus vu depuis longtemps derrière la caméra.
Idée de départ bien intéressante donc que de passer quelques moments horrifiques seul à seul avec la jeune femme, dont on partage l’angoisse quand elle se découvre captive d’un mystérieux pervers. Pourquoi est-elle là, comment y a-t-elle été amenée, quels sont les tourments qui l’attendent? Autant de questions laissant la porte ouverte à un suspense haletant.
Mais au fur et à mesure que cet emprisonnement se poursuit, c’est le scénario qui s’enferme également peu à peu dans les poncifs du genre. Sous peine d’apparaître blasé, il faut bien déplorer un manqué de renouvellement dans une histoire totalement prévisible. Les rebondissements apparaîtront téléphonés aux connaisseurs du genre qui se contenteront donc du début prometteur et de quelques échanges pas trop mal fichus entre les acteurs de ce huis clos pas aussi effrayant qu’on l’espérait.
Dommage que Joffé n’ait pas trouvé la clé de l’originalité, on aurait aimé être captivés, plutôt que captifs de la faiblesse de son récit.

REX, CHIEN POMPIER ♦♦
(Firehouse dog)
Réalisation. TODD HOLLAND
USA – 2007 – 111 min.
Comédie

UN POMPIER PAS POMPANT

“Nom d’un chien, encore une comédie animalière!?” Vous aussi, vous avez sans doute eu le même réflexe devant cette énième déclinaison des aventures canines d’un sympathique cabot qui, quasiment comme toujours, s’appelle Rex.
Et c’est vrai que les premières scènes ne donnent guère l’impression de voler bien haut, au propre comme au figuré, puisque le toutou héros tombe d’un avion en vol… et atterrit sans une égratignure sur un camion qui roulait justement par là!
Une fois ce moment de consternation passé, l’histoire redevient heureusement plus sobre, et gagne progressivement en intérêt. Non pas que le scénario soit captivant, mais il met néanmoins en exergue quelques valeurs humaines telles que l’amitié, et rend un bel hommage aux pompiers pour leur bravoure et les gros risques qu’ils prennent dans l’exercice de leur métier.
Le film aurait toutefois gagné en étant raccourci d’une bonne vingtaine de minutes: il manque parfois singulièrement de rythme du fait de plusieurs scènes répétitives visiblement oubliées au montage.
Mais ne soyons pas cabot: Rex, chien pompier s’avère un agréable divertissement pour les jeunes et suscitera peut-être quelques vocations qui iront renforcver les troupes des hommes du feu.

RENO 911! MIAMI 0
Réalisation. BEN GARANT
USA – 2007 – 84 min.
Comédie policière

POLICE ACADÉMERDE

Les agriculteurs américains ont de quoi être contents: en matière de comédies U.S. , l’été 2007 aura été très riche en culture de navets! Nouvel exemple en date: ce pitoyable Reno 911! Miami dont l’exploitation en salles aura été aussi courte que la qualité du scénario.
Mais d’où sort donc cette bande de zigues? Reno 911! est en fait avant tout une série télé, elle-même parodie d’un autre show bien plus sérieux, Cops. Distillée à doses raisonnables, dans la petite lucarne magique, la recette est paraît-il nettement plus digeste.
Hélas, cuisinés au grand format, les poulets n’ont vraiment plus rien d’appétissant. Le film n’est d’ailleurs qu’une succession de sketchs lamentables mis bout à bout et reliés par un vague fil rouge. Les neuneus de Police Academy ont trouvé leurs maîtres: le niveau reste constamment au ras des vagues, tant l’humour “trash” et l’exposition permanente des (fausses) rondeurs fessières de certains membres de l’équipe frisent l’écoeurement.
Il reste malgré tout l’une ou l’autre “guest star” prête à jouer les utilités dans ce genre de pochades –ici, Danny De Vito et The Rock- mais leur courte intervention se révèle aussi inutile que tout le reste. Appelez vite les secours, on a trouvé un film agonisant! Et en attendant l’ambulance, on va se repasser Police Squad, histoire de se rappeler à quoi ressemble une série policière tordante.

CODE NAME: THE CLEANER 0
Réalisation. LES MAYFIELD
USA – 2007 – 91 min.
Comédie

NETTOYAGE PAR LE VIDE

Les 5 premières minutes: c’est la durée pendant laquelle l’espoir d’assister à une bonne petite comédie policière était encore permis. Ca commençait en effet plutôt bien: un amnésique dans une chambre d’hôtel, un cadavre à ses côtés, 2 ingrédients de premier choix laissant percevoir les quiproquos et le suspense qui allaient forcément s’ensuivre…
Las! Ce début encourageant une fois dépassé, le soufflé est retombé très rapidement pour s’aplatir comme une crèpe, à l’image de l’humour pataud qui alourdit tout le scénario. Si Cedric ‘The Entertainer’ comptait sur ce film pour asseoir une réputation de comique, il peut revoir sa copie: son jeu lourdingue ne risque pas de dérider grand monde!
Et que dire de l’histoire, totalement convenue et sans aucun intérêt, qui se traîne lamentablement d’un bout à l’autre? Un long moment d’ennui, assurément, ponctué par quelques séquences ahurissantes, comme celle où Cedric et un groupe de danseurs exécutent un numéro en… costume traditionnel hollandais et en sabots!
C’est presque à en souhaiter d’être amnésique comme le héros, pour oublier au plus vite ce ratage intégral. Les Mayfield a été bien inspiré en choisissant son titre: il a tellement bien nettoyé que son film en est devenu transparent.

BOXES 0
Réalisation. JANE BIRKIN
France – 2007 – 95 min.
Drame

UNE BOITE SANS FOND

Nous on l’aime bien, Jane Birkin. Sauf que là, on l’aurait aimée encore davantage sans caméra à la main. Car le scénario qu’elle a sorti de son imagination aurait mieux fait de rester au fond d’une boîte, tant la mise en scène apparaît brouillonne, si pas carrément incompréhensible.
Prétextant l’autobiographie, l’amie Jane se perd donc dans un salmigondis de bavardages archi pelants et mélange chaque période de sa vie avec une telle application que seuls les fans la connaissant par coeur parviendront encore à s’y retrouver.
D’autant que les amis comédiens –et non des moindres- qu’elle a entraînés dans cette galère frisent le grotesque à force de se noyer dans un jeu surfait provoqué par les réflexions soporifiques de leur copine réalisatrice. C’est encore à notre chère Annie Girardot, superbe d’auto-ironie, que revient la seule réplique cinglante du film: "Et après ça, on dira que c’est moi qui suis folle!"
Pour le reste, on ne peut que constater l’étendue des dégâts: utilisant peut-être une vieille pellicule retrouvée au fond d’une de ses “boxes”, la réalisatrice nous accable par ailleurs d’une bande son complètement pourrie, qui ne fait qu’accentuer notre état migraineux. Et après 95 minutes d’un tel traitement, une seule envie nous vient: celle de nous précipiter vers une boîte… d’aspirines!