c comme cinéma

lundi, août 31, 2009

PICNIC ♦♦
(Pescuit Sportiv)
Réalisation. ADRIAN SITARU
Roumanie/France – 2008 – 84 min.
Comédie dramatique

PARTIE DE CAMPAGNE

Mihai et Iubi quittent la ville au volant de leur voiture pour aller profiter d’un pique-nique dominical à la campagne. L ’occasion pour eux, peut-être, de discuter de l’avenir de leur couple et de régler un sérieux problème en suspens; Iubi n’ayant toujours pas avoué à son mari qu’elle entretient une relation sérieuse avec Mihai.
Mais peu avant d’arriver sur les lieux de leur escapade, voilà que Iubi renverse une jeune femme au bord d’un chemin. Ana, qui monnaie ses charmes sur les routes de campagne, va se révéler redoutable une fois revenue à elle


Pour son premier long-métrage, Adrian Sitaru invite le public à une partie de campagne intimiste que vient troubler une jeune prostituée délicieusement roublarde et provocante.
Belle occasion pour effectuer une petite escapade vers un cinéma roumain souvent vecteur de bonnes surprises. Picnic ne déroge heureusement pas à cette tradition, condensant sur sa courte durée et avec une ironie représentative certains traits de caractère de ce peuple de l’Est.
Hormis les «blocs» –les HLM locaux- et les tziganes aux feux rouges se précipitant sur les pare-brises pour les laver, le récit quitte rapidement la ville pour se fixer en rase campagne, dans un décor minimaliste où l’action va se concentrer.
Optant pour la caméra subjective, permettant au spectateur de saisir l’action à partir du propre regard des protagonistes, le réalisateur développe un récit très simple et pourtant plein de malice centré sur un trio imprévu dont la péripatéticienne –excellente Maria Dinulescu- devient vite la pierre angulaire à force de se mêler de ce qui ne la regarde pas.
Si l’ensemble reste léger, il n’en manque pas moins de charme et de poésie et constitue une bonne exploration de la relation compliquée d’un couple pas tout à fait légitime. Un Picnic appétissant.

VOLT, STAR MALGRÉ LUI ♦♦
(Bolt)
Réalisation. CHRIS WILLIAMS & BYRON HOWARD
USA – 2008 – 95 min.
Dessin animé

UN TOUTOU SURVOLTÉ


Pour le chien Volt, doté de pouvoirs étonnants, chaque journée est riche en aventures périlleuses, danger et mystère… du moins devant les caméras. Car ce qu’il ignore, c’est qu’il est en fait la star d’une série télévisée à succès, et que sa force stupéfiante n’existe que sur le plateau de tournage.
Mais lorsqu’il se retrouve par erreur expédié à New York , loin des studios de Hollywood , il va devoir faire face à un danger bien plus grand que tous les périls qu’il a affronté jusqu’à présent: la vie réelle, dans laquelle il n’est qu’un petit chien comme les autres.


La collaboration entre les studios Disney et le fameux John Lasseter semble déjà porter ses fruits; en témoigne ce sympathique dessin animé qui comporte de nombreux ingrédients ayant fait le succès de l’artiste précité, cette fois producteur.
Le brave toutou Volt représente en quelque sorte la version canine du Truman show: filmé en permanence à son insu, sa vie de chien n’est qu’une illusion, jusqu’à ce qu’il découvre, contraint et forcé, les vicissitudes de la vraie vie, en compagnie d’un matou teigneux et d’un rongeur débonnaire.
Si l’histoire en tant que telle ne déborde pas d’originalité, le graphisme est très réussi, aussi bien au niveau des paysages que des petits animaux mis en vedette: la bonne bouille de ces derniers contraste d’ailleurs singulièrement avec la physionomie souvent grotesque des humains.
Reprenant des thèmes archi-familiers tels que l’amitié ou le dépassement de soi qui permet parfois de soulever des montagnes, Volt, star malgré lui se veut accessible à tous: loin de se cantonner aux seuls enfants, il plaira également aux adultes qui s’amuseront par ailleurs à reconnaître les voix célèbres (aussi bien en V.F. qu’en V.O.) qui apportent leur contribution à l’ouvrage.
Sans grande surprise donc, mais joliment fignolé, Volt,… laisse augurer des lendemains qui aboient…euh, qui chantent au département animation chez Disney.

NOS NUITS À RODANTHE 0
(Nights in Rodanthe)
Réalisation. GEORGE C. WOLFE
USA – 2008 – 97 min.
Romance

DORMEZ BIEN!

Adrienne Willis est confrontée à une situation familiale conflictuelle: son mari dont elle séparée voudrait reprendre la vie commune mais elle ne le souhaite pas, ce que lui reproche vivement sa fille adolescente.
Désireuse de prendre un peu de recul pour faire le point, elle part passer un week-end dans le petit village côtier de Rodanthe en Caroline du Nord. C’est l’endroit qu’a choisi le Docteur Paul Flanner pour y faire face à une crise de conscience douleureuse.
Entre les deux personnes va alors se nouer peu à peu une relation de plus en plus étroite.

Il ne faut pas compter sur Nos nuits à Rodanthe pour se voir pris d’un désir frénétique de passer des soirées enflammées sous la couette! Car à Rodanthe, la passion s’exprime lentement, très lentement et donne plutôt envie de piquer du nez…
Diane Lane et Richard Gere n’ont d’ailleurs pas échappé à la torpeur ambiante, pris au piège de ce mélo affligeant qui n’a guère fait carrière dans nos salles au moment de sa sortie, ce qui se comprend aisément.
Car il n’est franchement pas facile de se coltiner les longues promenades au bord de l’eau et les interminables discussions du couple qui, entre deux bilans de vie, prend un temps fou avant d’enfin se décider à conclure. Et quand bien même les choses se précisent enfin après une bonne heure de palabres soporifiques, le réalisateur prend-il soin de conserver la lenteur générale en l’agrémentant de nombreux plans fixes révélateurs du rythme endiablé qui parcourt le film. Ah si, tout de même: un ouragan vient secouer un peu la quiétude générale, mais pas assez longtemps néanmoins pour réveilleur le spectateur assoupi.
Digne d’un soap télévisé de début d’après-midi –idéal pour la sieste après l’heure de table- Nos nuits à Rodanthe connaît une conclusion larmoyante, voire carrément grotesque sous certains aspects, bien à l’image du reste de cette production qui boit la tasse dans les eaux locales.