c comme cinéma

lundi, janvier 21, 2008


I’M NOT THERE
Réalisation. TODD HAYNES
USA – 2007 – 135 min.
Comédie dramatique

ON N’Y EST PAS NON PLUS

“Entrée interdite aux non-initiés”: c’est peut-être l’écriteau qu’il faudra placer bien en évidence dans la salle pour éviter quelques grosses déceptions. Car ceux qui comptaient sur I’m not there pour découvrir la riche carrière de Bob Dylan en seront pour leurs frais.
Métaphorique de la première à la dernière image, le film est en effet constellé d’allusions à l’oeuvre de l’artiste, ses chansons, ses textes, les différents styles musicaux qu’il a approché ainsi que ses engagements philosophiques variant selon l’époque. D’où l’idée de faire incarner l’insaisissable Dylan par autant d’acteurs différents.
Très imaginatif dans sa mise en scène, Todd Haynes livre donc une partition visuellement intéressante et servie par quelques très bons numéros d’acteurs (Richard Gere, Christian Bale, la craquante Charlotte Gainsbourg, …), dont l’excellente interprétation de Cate Blanchett sort logiquement du lot.
Mais en-dehors de cet aspect formel, qu’apprend-on sur le chanteur? Quasiment rien, puisque l’histoire est clairement réservée à ses fans de longue date qui seront forcément les seuls à se régaler des multiples références dont le film est truffé. Refusant la biographie classique sous prétexte d’échapper à la banalité, le scénario n’en devient que plus confus –voire incompréhensible- pour tous ceux n’ayant pas potassé un minimum la vie de Dylan avant la séance, et qui risquent donc d’être complètement largués par un récit terriblement hermétique.


ROGUE ASSASSIN ♦♦
(War)
Réalisation. PHILIP ATWELL
USA - 2006 – 102 min.
Thriller

COUPS BAS CHEZ LES YAKUZAS

Philip Atwell n’est pas le premier à passer de la réalisation de clips à celle de longs métrages. Et comme souvent dans ce cas-là, l’influence de ses activités précédentes se fait sentir, puisqu’il imprime régulièrement à ses images une griffe très “clipesque”. Ce qui, il est vrai, se justifie aussi par le genre abordé.
Et le cinéaste ne se prive donc pas de multiplier les combats d’arts martiaux avec une chorégraphie joliment mise au point: les yakuzas et autres membres peu recommandables de divers mafias asiatiques se font trucider à coups de sabre ou de poignard, non sans s’être ardemment défendus, cela va de soi. Et ça pétarade également à tout và, pour compléter la panoplie des armes exhibées.
Est-ce à dire qu’il s’agit d’un énième nanar sanglant à consonnance orientale qui ne privilégie que l’image au détriment de l’histoire? Heureusement non! Car même si le récit est assez tiré par les cheveux et parfois assez complexe, l’intrigue se laisse suivre comme un bon film d’action, et l’affrontement entre Jet Li et Jason Statham ne manque pas de piquant.
Pour ne rien négliger, le scénario s’est même permis de concocter un coup de théâtre final pas piqué des hannetons, qui éclaire par la même occasion certaines motivations obscures quant au comportment d’un des personnages. Et même si tout ça est un peu gros, c’est filmé avec un tel entrain qu’on s’y laisse prendre sans chinoiserie!


LES FEMMES DE SES RÊVES ♦♦
(The heartbreak kid)
Réalisation. BOBBY & PETER FARRELLY
USA – 2007 – 115 min.
Comédie

GAI, GAI, MARRONS-NOUS!

Presque 10 ans déjà que Ben Stiller et les frères Farrelly nous offraient le délicieux Mary à tout prix. Ils rempilent tous les trois dans le même registre de la comédie sentimentale, mais cette fois pour un remake d’un film des années 70 qu’ils remettent au goût du jour.
Une décennie plus tard donc, l’humour et le peps des frangins n’est plus tout à fait ce qu’il était: à registre similaire, on est loin de la magie qui se dégageait du titre précité, de cette folie qui parcourait le récit et de la belle histoire d’amour teintée de nostalgie qui réunissait Ben Stiller et Cameron Diaz.
Cela n’empêche pourtant pas Les femmes de ses rêves de s’avérer globalement plaisant, surtout lorsque le héros découvre peu à peu que la femme idéale n’est visiblement pas celle qu’il vient d’épouser! D’où une série de situations certes assez convenues mais néanmoins filmées avec entrain, de même que les inévitables quiproquos découlant de cette tranche d’humour boulevardier.
Si d’un bout à l’autre de ce mariage foireux, il est difficile de se départir du sentiment que Bobby et Peter auraient pu et du aller plus loin, comme au bon vieux temps de leur humour très potache, on rit et sourit néanmoins fréquemment au gré des désillusions du pauvre gaillard dont le voyage de noces ne tourne pas du tout comme prévu. L’union cinématographique des deux frères a connu des jours meilleurs mais le divorce avec le public ne devrait pas encore être prononcé cette fois-ci.


INVASION
(The invasion)
Réalisation. OLIVIER HIRSCHBIEGEL
USA – 2006 – 99 min.
Horreur/Fantastique

REMAKE PAS ASSEZ ENVAHISSANT

C’est après bien des vicissitudes que cette énième adaptation du célèbre roman de Jack Finney sort sur les écrans: initialement filmé en 2006, The Invasion a fait l'objet d'un retournage conséquent en 2007. La Warner et Joel Silver, producteurs du film, n'étaient en effet pas satisfaits par le montage livré par Oliver Hirschbiegel. Andy et Larry Wachowski ont ainsi été sollicités pour la réécriture du scénario et James McTeigue, réalisateur de V pour Vendetta, embauché pour le tournage de nouvelles séquences... Et au vu du résultat final, il apparaît assez évident que le produit a été retravaillé mais sans livrer de version pleinement satisfaisante.
Etait-il d’ailleurs bien nécessaire de remettre au goût du jour ces fameux “profanateurs de sépultures”? Oui et non. Oui si on est fan de Daniel Craig et Nicole Kidman, c’est l’occasion idéale de les voir jouer ensemble. Oui également si on tient compte du fait que le scénario met cette invasion bactérienne extraterrestre en parallèle avec la situation géopolitique actuelle, et la tendance de “certaines grandes puissances” à envahir d’autres contrées sous des prétextes douteux.
Là où le “non” l’emporte, c’est au niveau de l’histoire, qui a rapidement fait le tour du sujet, ainsi que de l’incapacité chronique à susciter la peur chez le spectateur. Les extraterrestres n’ont vraiment rien de très effrayant, puisqu’ils sont simplement suggérés par l’attitude des infestés qui deviennent raides comme des piquets et aussi chaleureux que des portes de prison. Une caractéristique reprises maintes et maintes fois dans ce genre de films, trop souvent en tout cas pour encore flanquer la trouille!
Pas de “twist” final non plus, mais une conclusion très conventionnelle pour ces envahisseurs qui, de la part du réalisateur de La chute, méritaient assurément un meilleur débarquement dans nos organismes.


SUPERGRAVE 0
(Superbad)
Réalisation. GREG MOTTOLA
USA – 2007 – 112 min.
Comédie

SUPERNUL

Seth Rogen et Evan Goldberg, les scénaristes, avaient… 13 ans lorsqu’ils ont commencé à écrire le script de ce film. Très sincèrement, ça ne nous étonne pas une seconde! Car Supergrave porte remarquablement son titre et aurait même pu s’adjoindre quelques superlatifs du même acabit: super con, super nul, super débile, j’en passe et pas des meilleures…
L’avantage au moins, pour les acteurs principaux, est qu’il n’y a pas de gros effort à faire pour retenir les dialogues: ceux-ci se résument la plupart du temps à quelques “mots de 4 lettres”, comme on dit là-bas. Le héros rondouillard est ainsi tellement obnubilé par son zob à force d’en parler toutes les 3 phrases qu’on serait presque tenté de lui conseiller une thérapie, en même temps qu’on chercherait à déceler les traumatismes adolescents ayant amené Rogen et Goldberg a écrire des crétineries pareilles.
Et comme Greg Mottola n’a vraiment pas l’air de vouloir se démarquer des 2 amis diplômés de l’Ecole du rire, il réalise le film n’importe comment et le truffe de séquences supposées drôles mais qui n’arriveraient pas à dérider grand monde, y compris des spectateurs péalablement intoxiqués aux gazs hilarants.
Un ratage intégral donc pour ce qui aurait pourtant pu être un film sympa pour ados, si traité avec un minimum de finesse. Résultat super décevant, long métrage super inutile!


STARDUST, LE MYSTÈRE DE L’ÉTOILE ♦♦
(Stardust)
Réalisation. MATTHEW VAUGHN
USA – 2007 – 122 min.
Fantastique

DÉCROCHAGE DE LUNE

Le petit monde de l’héroïc fantasy est décidément bien en vogue ces dernières années, et ce n’est pas ce nouvel exemple qui viendra infirmer la tendance. Adapté d’un best seller de Neil Gaiman, Stardust s’emploie à rester le plus fidèle possible au roman dont il s’inspire, tout en utilisant autant qu’il peut les effets spéciaux indispensables à la transposition en images d’un tel récit.
Evidemment, difficile de ne pas penser au Seigneur des anneaux et à tous les dérivés qui ont suivi - Le monde de Narnia, …- en observant l’évolution de cette histoire surfant à fond sur la vague du féérisme. Un conte de fées associé à une quête initiatique, celle du passage à l’âge adulte et de la découverte du grand amour.
Mais à force de reprendre un peu trop d’ingrédients inhérents au genre, Stardust pèche parfois par excès en courant trop de lièvres à la fois et n’empêche donc pas la sensation diffuse que ce genre de spectacle n’offre rien de bien neuf.
Le divertissement reste néanmoins plus qu’honorable, d’autant que le casting –à première vue étonnant- se révèle largement à la hauteur. Ainsi est-ce le cas de Charlie Cox, qui se tire très bien d’affaire en haut de l’affiche malgré sa courte filmographie, ou encore de la toujours charmante Claire Danes. Et une mention pour une Michelle Pfeiffer que les 4 années d’absence des plateaux n’ont heureusement pas privé d’humour, à l’instar de son rôle de sorcière drôlement diabolique.
Le héros parviendra-t-il à décrocher la Lune pour sa belle? Ce sympathique film familial devrait en tout cas décrocher une timbale sonnante et trébuchante.


RESIDENT EVIL: EXTINCTION 0
Réalisation. RUSSELL MULCAHY
USA – 2007 – 90 min.
Fantastique

UNE SÉRIE COMPLÈTEMENT ÉTEINTE

Bon, on en était resté où, la dernière fois? Bof, ça n’a de toute façon pas beaucoup d’importance: d’un Resident Evil à un autre, une constante perdure, celle du scénario réduit à sa portion congrue pour laisser la part belle à l’action et demeurer ainsi fidèle à l’esprit d’un jeu qu’on aurait tant aimé voir demeurer accessible aux seules consoles.
Car porté au grand écran, le concept en prend plein les gencives… et nous aussi d’ailleurs, pauvres spectateurs obligés de suivre les nombreux massacres de zombies qui se succèdent de façon tellement répétitive. Et comme ça fait déjà 3 épisodes que Milla Jovovich organise la chasse aux vilaines bêtes, faut-il préciser que la saturation est atteinte depuis longtemps?
D’autant que Russell Mulcahy ne s’est pas embarrassé le moins du monde virtuel: il parsème son film d’emprunts gros comme des maisons, en piquant un morceau de Mad Max par ci, une portion des Oiseaux par là, ou encore quelques notes du thème de Terminator pour faire joli. Le tout mélangé donnant évidemment un résultat aussi fade qu’indigeste pour ce nanar qui se traîne désespérement à la recherche d’une once d’originalité.
Si tant est qu’on à la patience d’attendre jusqu’au bout, après s’être farci quelques combats homériques contre des morts-vivants qui croquent tout ce qui bouge, la conclusion laisse à nouveau la porte entrouverte à une suite. Espérons que devant cette menace, l’extinction de la série l’emporte!


MON MEILLEUR ENNEMI ♦♦
(My enemy’s enemy)
Réalisation. KEVIN MACDONALD
USA – 2007 – 87 min.
Documentaire

VOYAGE EN BARB(AR)IE

Parmi les exécutants des basses œuvres de la tyrannie nazie, Klaus Barbie figure en bonne position. Mais au-delà de l’ignoble individu, Kevin MacDonald s’applique à démontrer que la cavale de Barbie n’aurait jamais duré aussi longtemps sans la complaisance bienveillante des Américains, qui n’ont pas par leur pareil pour s’attacher les services de n’importe qui, lorsqu’il s’agit de lutter contre un hypothétique ennemi idéologique.
Barbie le bourreau put donc ainsi devenir le paisible M. Altmann et recommencer en Bolivie à rêver à la reconstruction d’un Reich heureusement anéanti.
Le documentaire –basé essentiellement sur des images d’archives- retrace ainsi le parcours du fuyard, qu’il met en parallèle avec les tentatives épisodiques pour le faire expulser et juger par ceux qui n’avaient pas oublié qui était vraiment ce sinistre personnage.
C’est d’ailleurs au travers des témoignages brefs mais souvent insoutenables de quelques rescapés de l’enfer qu’on prend pleinement conscience de l’inhumanité profonde qu’animaient des ordures telles que Barbie et ses complices d’alors. On peut dès lors parfois juger ambigu le message en filigrane insistant sur l’hypocrisie des Alliés et le fait que bien des hauts dignitaires nazis s’en sont souvent mieux tiré que les « simples » exécutants.. Peut-être, en effet, mais Barbie méritait de toute façon plus qu’amplement la fin qui fut la sienne : derrière les barreaux, seul avec la maladie et les fantômes de ses pauvres victimes.

UN JOUR SUR TERRE ♦♦♦
(Earth)
Réalisation. ALASTAIR FOTHERGILL
Angleterre – 2007 – 90 min.
Documentaire

DOCUMENT TERRE

On a beau être gâtés désormais avec des écrans télé haute définition et une kyrielle de chaînes documentaires par satellite, rien ne vaut un spectacle sur un large écran de cinéma, d’autant plus lorsqu’il s’agit de mettre en valeur les beautés de notre bonne vieille planète.
S’inspirant donc de l’excellente émission Planet Earth qu’il a produite pour la BBC, Alastair Fothergill –un nom en effet très british- en propose la continuation dans ce long métrage.
Et quel régal pour les yeux lorsque, comme c’est le cas ici, les technologies les plus récentes en matière de prises de vue permettent de tourner des scènes époustouflantes! Pouvoir approcher d’aussi près des animaux sauvages en suivant leurs évolutions dans l’air, dans l’eau ou sur la terre ferme semble presque irréel, et relève de la prouesse accomplie par ces passionnés de la nature.
Sans délivrer de message lénifiant, Fothergill ne manque évidemment pas de mettre en garde contre le réchauffement climatique; un constat qui n’est hélas pas neuf qui doit encore et toujours être répété pour conscientiser un maximum de monde avant que ces images splendides n’appartiennent au passé.
Reste juste à préférer la V.O. et la voix off de Patrick Stewart à la V.F. et l’organe vocal de la pourtant charmante Anggun, qui adopte un ton tellement ronronnant qu’elle en ferait s’assoupir les plus ardents amateurs de ce genre de magnifiques documentaires.

LE ROYAUME ♦♦♦
(The Kingdom)
Réalisation. PETER BERG
USA – 2007- 110 min.
Thriller

LE RÈGNE DE LA TERREUR

Les attentats du 11 septembre et l’instabilité du Moyen Orient ont ouvert la porte à toute une série de films qui n’évitent pas toujours de verser dans les clichés, ou se servent du sujet comme prétexte à une débauche d’action et d’hémoglobine.
Le Royaume évite de tomber dans ce piège, en alliant un rythme des plus soutenus, une intrigue prenante et une analyse assez réaliste des sentiments qui peuvent opposer 2 cultures différentes en ces temps troublés.
Le réalisateur met ainsi en place un suspense efficace, dont les scènes d’action sont particulièrement soignées et d’un réalisme assez saisissant. L’attaque terroriste au début du film donne froid dans le dos, de même que la bataille rangée dans le quartier intégriste. Plongé en plein coeur de cet affrontement, le spectateur est ainsi confronté aux visages de ces ennemis de l’ombre, et découvre –ce qu’on oublie souvent- qu’il s’agit d’hommes semblables aux autres.
Par ailleurs, on saura gré au scénario de ne pas verser dans un américanisme militant. Certes, les envoyés de l’Oncle Sam s’en tirent avec les honneurs, mais sans verser dans le triomphalisme habituel.
Et le message final se garde bien de tomber dans un angélisme un peu naïf du style “nous sommes tous frères”. Oui, la fraternité est possible, mais la haine et l’incompréhension nées des froides contraintes géopolitiques rendent la tâche très ardue.

L’ASSASSINAT DE JESSE JAMES PAR LE LÂCHE ROBERT FORD
(The assassination of Jesse James by the coward Robert Ford)
Réalisation. ANDREW DOMINIK
USA – 2007 – 159 min.
Drame

BALLES A BLANC

Andrew Dominik n’avait plus rien réalisé depuis ce Chopper qui avait fait forte impression. On pensait donc que L’assassinat de Jesse James… allait faire autant de bruit que les balles ayant tué le hors-la-loi, mais le pistolet avait visiblement des ratés.
La déception est en effet de mise au terme des 2h39 d’un film pour lequel on n’arrive que trop rarement à se passionner. La faute sans doute, dans un premier temps, à des personnages mythiques aux USA mais dont l’aura est moindre sur notre continent. La voix off du narrateur a beau dès lors quasiment présenter les faits comme aussi célèbres que la mort de Kennedy, difficile de se pâmer d’admiration devant les faits et gestes d’hommes qui n’étaient somme toute qu’une bande de malfrats criminels dont les victimes et leurs proches ont à peine droit à quelques secondes de pellicule.
Mais là où le bât blesse également, c’est dans le lyrisme et la mélancolie qui imprègnent tout le film. S’éloignant volontairement du western traditionnel pour mieux respecter le livre, le travail de Dominik manque singulièrement d’âme. Il faut parfois savoir “trahir” la version papier pour en faire une réussite du grand écran; chose qui fait défaut ici, malgré l’excellente interprétation de Brad Pitt et surtout de Casey Affleck. Répétitif et pas des plus clairs dans sa mise en place des personnages, cet assassinat tue une figure marquante de l’Amérique du 19e siècle mais n’arrive pas à tuer l’ennui qui émerge trop souvent de ce très long métrage.

EN CLOQUE, MODE D’EMPLOI ♦♦
(Knocked Up)
Réalisation. JUDD APATOW
USA – 2007 – 130 min.
Comédie

UN OUBLI PAS FÂCHEUX

Les premières images du film ne sont pas des plus avenantes: encore une comédie américaine consternante sur une bande de potes qui se fendent la gueule de façon lourdingue sans nous faire rire une seconde?... Eh bien non! Une fois passée la première frayeur, En cloque, mode d’emploi se révèle un film bien sympathique sur les vicissitudes de la grossesse, surtout lorsque celle-ci est totalement inattendue et que les 2 parents n’ont vraiment rien en commun.
Jouant donc à fond sur le contraste qui oppose les 2 héros, le scénario ne manque pas de moments drôles, surtout dans le chef du groupe de glandeurs professionnels que les gags de potaches et la vie très baba cool rendent attachants.
L’air de rien, l’histoire en profite aussi pour distiller quelques réflexions pas bêtes du tout sur la vie en général, entre autres via le père de Ben dont la courte intervention est néanmoins marquante.
Le film perd de son originalité dans sa dernière partie pour redevenir nettement plus conventionnel – avec un épilogue sans la moindre surprise, est-il utile de le préciser?- mais les acteurs, assez peu connus pour la plupart, assurent l’essentiel de façon très satisfaisante. Et grâce à eux donc, En cloque, mode d’emploi n’accouche pas d’une souris.