c comme cinéma

mercredi, juin 07, 2006


DA VINCI CODE ♦♦
Réalisation : RON HOWARD
USA- 2006 – 152 min
Thriller

LE CODE QUE NUL NE VAINQUIT

Il n’est jamais bon d’attendre un film comme d’autres attendent le Messie ; à force d’espérer des miracles, l’impatient est souvent déçu, surtout quand le thème central est connu bien avant la sortie en salles. L’accueil glacial de la Critique cannoise va dans ce sens.
Déchaînant les passions autant que le livre dont il est tiré, le Da Vinci Code est pourtant un thriller des plus honorables, adapté avec une assez grande fidélité par Ron Howard, dont la mission était de rendre décodable un récit touffu mêlant de nombreuses références à des épisodes cruciaux de l’Histoire ou des faits moins connus (dont l'allusion à l’abbé Saunière de Rennes-le-Château qui passionne les férus de mystères et de trésors cachés).
Difficile dès lors, même en 2h30, d’éviter quelques raccourcis par rapport aux 700 pages de Dan Brown. Ceux-ci sont néanmoins adoucis par des flash-back permettant de resituer en images les moments clés étant à la base de toute l’intrigue.
On peut ergoter à l’infini sur l’originalité du scénario de Brown. Le fait est qu’il n’a rien inventé, chacune des thèses étonnantes qu’il développe étant déjà défendues depuis longtemps par certains historiens qui n’ont rien d’illuminés. Néanmoins, lui et Howard superposent et enrobent toutes ces suppositions d’une bonne dose de suspense et de rebondissements qui permettent à l’histoire de ne jamais tomber dans l’ennui.
La vraie faiblesse du film est due à la richesse du bouquin : obligée de faire des choix, l’adaptation cinéma délaisse quelque peu ses acteurs, ne donnant pas à Tom Hanks et Audrey Tautou l’opportunité d’exprimer pleinement leur potentiel. Souvent trop lisses, ils sont heureusement secourus par un excellent Ian McKellen très en verve.
Victime de sa réputation, ce Da Vinci Code se laissera néanmoins décrypter avec intérêt par les amateurs de secrets enfouis au plus profond de la mémoire collective et décrochera sûrement, quoi qu’en pensent ses détracteurs, le Graal au box-office international.

Olivier CLINCKART


L’ENTENTE CORDIALE
Réalisation: VINCENT de BRUS
France – 2006 – 93min
Comédie

CORDIAL MAIS PAS GENIAL

Vincent de Brus refait appel à Christian Clavier après L’antidote pour une nouvelle histoire dont la mise en scène est cependant furieusement semblable à la précédente.
Le cinéaste développe en effet un style comique assez curieux : de peur peut-être d’en faire trop, il n’en fait pas assez, et de nombreuses scènes détenant un certain potentiel de drôlerie se retrouvent sous l’éteignoir, perdant ainsi une bonne partie de leur saveur.
Il en est ainsi tout au long de L’entente cordiale : le scénario, sans être mauvais, ne décolle jamais comme on le souhaiterait. Auteuil et Clavier réunis auraient pu faire des étincelles, ils se contentent de petites flammèches. Et que dire d’un John Cleese, sous-employé à un point tel qu’il doit encore se demander à quoi a servi sa présence dans ce « French movie » ?
Autre question qui interpelle : pourquoi le réalisateur n’exploite-t-il pas davantage les différences entre les mangeurs de grenouilles et les buveurs de stout ? Il y avait là aussi de quoi se fendre la pêche avec le duo de héros paumés dans la fière Albion avec des tueurs aux trousses.
Résultat : au lieu d’être géniale, l’entente n’en est que cordiale et aimable, savourant calmement l’action comme on déguste un five o’clock tea. Il faudra que de Brus s’applique davantage pour devenir plus pétillant à l’avenir.

Olivier CLINCKART


SCARY MOVIE 4
Réalisation : DAVID ZUCKER
USA – 2005 – 83 min
Comédie parodique

ZUCKER SE COUPE EN 4

Au fur et à mesure que les épisodes se succèdent, il semble évident que les Scary Movie sont appelés à être aux parodies de films d’horreur ce que les Police Academy étaient aux parodies de films policiers, à savoir des comédies plutôt lourdingues à l’inspiration plus qu’hésitante.
Après un numéro 3 franchement calamiteux, Zucker relève quelque peu la barre dans cette suite qui parodie à nouveau une fameuse pelletée de thrillers, polars, slashers, films S.F. et autres rencontres du même (troisième ?) type. Tout en y brocardant quelques séquences d’actualité : Bush apprenant les attentats du 11 septembre, Tom Cruise survolté en plein délire sur un plateau télé, …
L’intérêt principal consistera donc à identifier les innombrables références au septième art, dont le mélange ainsi formé constitue une soupe assez curieuse et pas très digeste. C’est même ouvertement le triomphe du n’importe quoi et du n’importe comment, foutoir improbable qui a permis au réalisateur de se défouler ainsi qu’à Leslie Nielsen de figurer pour la énième fois de sa carrière au générique de ce genre de production.
Dans cette ambiance franchement potache, quelques gags suscitent néanmoins le sourire, mais le rythme très décousu ne permet pas le bidonnage intégral qu’on aurait pu espérer de la part d’un Zucker qui reste très loin de ses désopilants Top secret, Police Squad, ou toute la série des Y a-t-il…, comme nous le déplorions déjà lors de la sortie de Scary Movie 3. L’homme n’en a cure : un 5e épisode est en chantier, toujours sous sa houlette. Il n’a vraiment peur de rien !

Olivier CLINCKART