c comme cinéma

mardi, septembre 30, 2008

LES RUINES ♦♦
(The ruins)
Réalisation. CARTER SMITH
USA – 2007 – 91 min.
Horreur

LE TEMPLE MAUDIT

Carter Smith est passé au métier de cinéaste après avoir été photographe de mode, et s’en sort plutôt bien pour son premier voyage vers la série B et ce récit macabre à souhait.
La tension s’installe progressivement et avec efficacité, et prend bien soin de laisser toute une série de questions en suspens: quelle est cette tribu qui attaque les jeunes au pied de la pyramide? Quel but poursuivent ses membres? Quelle est la cause de cette furie meurtrière?
Autant d’interrogations qui vont trouver réponse peu à peu, au compte-goutte, le temps de laisser les héros mariner dans leur jus et être confrontés à un huis-clos original, car en plein air: coincés au sommet d’une veille pyramide, leur seule issue de secours est bien gardée par des individus prêts à leur faire payer cher leur petite excursion!
Usant largement de la suggestion tout en saupoudrant l’intrigue de quelques séquences bien sanguinolantes, Les ruines bénéficie également d’un bon petit casting d’acteurs encore peu connus mais à la hauteur de leur rôle. Et grace à qui le film, malgré son titre, ne s’écroule à aucun moment.

OVER HER DEAD BODY
Réalisation. JEFF LOWELL
USA – 2007 – 95 min.
Comédie fantastique

MA CHÈRE DISPARUE

Eva Longoria en fantôme, fallait oser! Heureusement pour son Tony Parker de mari, l’actrice est toujours bien vivante et garde, on l’espère, un peu plus de tonus que cette aimable comédie qui se pousse quand même une bonne partie de l’histoire.
Comédie romantique semblable à bien d’autres, Over her dead body ressasse le thème, apprécié par les scénaristes, du fantôme revenant parmi les vivants pour voir si le partenaire s’en sort tout seul. Si le célèbre Ghost (ou encore Always, de Spielberg) jouait assez finement sur la romance, l’émotion et le fantastique, ce film-ci se contente du minimum, n’explorant jamais à fond les différentes ressources qui s’offraient à lui.
Alors qu’il était possible de truffer le scénario de quiproquos et de gags visuels résultant de la présence de cet esprit (dont seule Ashley peut percevoir la présence), l’ensemble devient très vite répétitif et ne va jamais assez loin dans l’humour. Certains personnages n’ont d’ailleurs absolument aucune consistance, comme celui incarné par Jason Biggs, désespérément abonné au même genre de comédies.
Pur produit pop corn bien davantage approprié au marché DVD que pour une sortie en salles, Over her dead body se laisse regarder distraitement, mais une fois consommé, ne risque pas de revenir hanter nos souvenirs.

AU BOUT DE LA NUIT ♦♦
(Street Kings)
Réalisation. DAVID AYER
USA – 2007- 108 min.
Policier

PLONGÉE DANS LE NOIR

Décidément, James Ellroy reste une valeur sûre à Hollywood , au vu des nombreuses adaptations de ses récits, dont la plus célèbre est bien entendu L.A. Confidential.
Revoici donc une nouvelle page noire (d’encre) à souhait, explorant les recoins pas franchement reluisants de la police locale et les comportements très souvent ambigus que l’on peut rencontrer au sein d’un groupe de ce type.
Avec, justement, la question que pose le scénario: faut-il fermer les yeux ou non sur les agissements d’hommes qui, pour faire respecter la loi, se voient parfois amenés –volontairement ou pas- à l’enfreindre eux-mêmes?
Solidement interprété par quelques pointures du cinéma U.S. (Keanu Reeves et Forest Whitaker en tête), Au bout de la nuit ne manque pas d’instaurer une atmosphère très noire et pesante, révélatrice des caractères sombres des héros.
Mais malgré ses qualités, le film ne peut prétendre à une grande originalité. Ellroy, en effet, a tendance à se répéter par rapport à d’autres récits antérieurs. On pense inévitablement au très réussi Dark blue, qui, en gros, racontait déjà la même chose. Difficile, donc, de ne pas ressentir une impression de déjà-vu, même si les scènes d’action n’en restent pas moins efficaces et les rebondissements nous amènent sans temps mort au bout de l’intrigue.

JACKPOT
(What happens in Vegas)
Réalisation. TOM VAUGHAN
USA – 2007 – 99 min.
Comédie

UNE CHANCE AU TIRAGE

Est-ce à force d’en avoir vu un paquet ces derniers mois ? Toujours est-il que cette comédie sentimentale ne recèle pas la moindre surprise : son scénario est tellement limpide qu’on sait déjà parfaitement, à peine commencé, comment il va se conclure !
Et à propos de conclure, les deux personnages incarnés par Cameron Diaz et Ashton Kutcher font tout à l’envers dans le film : mariés en un instant, ils vont ensuite tout faire pour dégoûter l’autre et garder ainsi légalement le pactole que chacun revendique.
Idée astucieuse, certes, mais développée sans grande originalité. Les différentes séquences de la vie en commun forcée des deux héros sont totalement prévisibles et s’acheminent sans la moindre surprise vers la fin supposée. D’autres éléments, dont on pense qu’ils vont être utilisés plus tard, restent curieusement inexploités. Quant aux clichés, ils ne manquent pas : le gars complètement bordélique et la nana super organisée, même si ce n’est sans doute pas entièrement faux, c’est en tout cas largement déjà vu au cinéma !
Ce Jackpot n’est donc pas franchement le gros lot, même s’il contient plusieurs bons moments qui prêtent à sourire. Mais il y avait de quoi espérer un voyage nettement plus drôle à Vegas.