c comme cinéma

jeudi, novembre 22, 2007

RATATOUILLE ♦♦♦♦
Réalisation. BRAD BIRD
USA – 2007- 110 min.
Dessin animé

SERVICE 4 ETOILES

Prenez une tranche de Pixar, rajoutez une bonne dose d’un scénario bien gouleyant, saupoudrez avec une large pincée d’humour et un brin de tendresse, mélangez le tout et laissez mijoter pendant environ 2 heures.
Versez ensuite sur un écran de votre choix et savourez pleinement ce morceau de fine gastronomie cinématographique, véritable bijou d’animation issu d’une société qui accumule les superlatifs chaque fois qu’elle sort un film.
Comment ne pas fondre en effet devant une Ratatouille aussi « rat-goûtante » que celle-ci ? La virtuosité hallucinante des dessins, le réalisme époustouflant des décors, la bouille tellement sympathique du petit rat de l’apéro et l’ode au bien manger qui se dégage ici sont autant d’éléments plaidant en faveur du menu proposé.
Car pas question de laisser la malbouffe s’infiltrer en cuisine : étonnant –et tout à leur honneur- de la part d’Américains qui traînent d’habitude une réputation de mangeurs bien gras. C’est donc la Ville Lumière et ses fourneaux qui se voient offrir une pub d’enfer destinée à ravir largement petits et grands et à susciter, pourquoi pas ?, quelques vocations.
Décidément, les gens de chez Pixar ont un tel talent qu’ils nous feraient avaler n’importe quoi : un rat chef de cuisine, pensez donc ! Et c’est bien là leur qualité majeure : impossible de ne pas se laisser emporter par le rêve de synthèse qu’ils fixent sur la pellicule et les valeurs rafraîchissantes qu’ils véhiculent. Un festin à déguster absolument !

DEATH OF A PRESIDENT ♦♦♦
Réalisation. GABRIEL RANGE
USA – 2006 – 93 min.
Docu-fiction

ABATTU A BUSH PORTANT

Dans le genre désormais prisé des docus fictions, Death of a President a bien évidemment fait sensation du fait de son sujet pour le moins osé : rien moins que l’assassinat de ce brave « dobeliou ».
Lui qui n’avait déjà plus des masses d’amis à l’étranger, voilà que Gabriel Range l’envoie ad patres, et d’une manière magistrale : avec un niveau de réalisme surprenant, le réalisateur utilise une masse d’images d’archives qu’il insère dans son film avec une grande ingéniosité, de façon à le rendre saisissant de crédibilité.
Du coup (de feu ?), difficile de déceler la supercherie : même Dick Cheney, le vice-président, semble réellement prononcer un discours funèbre en mémoire de Bush ! Ce qui ne fait que rajouter une pointe de cynisme à un scénario qui ne se prive pas de montrer les nombreuses failles d’un système américain ultra-sécuritaire aveuglé par ses excès.
Mais tout cela est régulièrement tempéré par de savoureuses pointes d’humour dans le chef des supposés proches collaborateurs du Président, fictifs ceux-là, dont les témoignages savoureux valent le détour.
A n’en pas douter, un des meilleurs exercices de ce genre, même s'il s'est finalement (et heureusement, tout de même!) avéré être une fiction, la "date butoir" fixée en octobre 2007 étant désormais dépassée !

HARRY POTTER ET L’ORDRE DU PHENIX ♦♦♦
(Harry Potter and the order of the Phoenix)
Réalisation. DAVID YATES
USA – 2007 – 138 min.
Fantastique

MAIS QUI VEUT TUER HARRY ?

Ce n’est pas que Harry Potter et la coupe de feu était mauvais, mais Mike Newell n’avait pas entièrement maîtrisé son sujet. Les craintes se voient aujourd’hui apaisées avec David Yates, qui redonne tout son lustre à la célèbre saga, dont le 5e épisode s’enfonce encore un peu plus dans la voie des ténèbres, au fur et à mesure que notre sympathique magicien en herbe élucide les mystères entourant ses racines.
Fini donc le temps de l’insouciance : les héros –incarné avec une réussite toujours renouvelée par les mêmes acteurs- ont encore grandi d’un pouce ou deux, et l’âge adulte n’est décidément plus loin. D’où un ton plus grave et plus sombre, mais aussi l’émergence de sentiments amoureux, même si ces derniers restent encore bien discrets : certes Harry distribue enfin son premier baiser à une heureuse élue de Poudlard, mais de façon si rapide que la scène ne valait pas tout l’émoi qui la précéda à travers les fantasmes des fans de la série.
Alors que certains personnages s’éclipsent nettement, d’autres apparaissent ou prennent du galon, et ce ne sont pas les pointures qui manquent pour apporter leur contribution angoissante à l’histoire.
Ce qui prime donc, c’est la noirceur de l’ensemble, visuellement bien servie par des effets spéciaux inquiétants à souhait et la sensation qu’une révélation sensationnelle couve quelque part dans les cauchemars du jeune Potter. Se dirige-t-on vers un coup de théâtre « à la Luke Skywalker-Dark Vador » ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais une seule envie nous taraude : que les producteurs fassent vite sortir la suite de leur chapeau !

DISTURBIA ♦♦
Réalisation. D.J. CARUSO
USA -2006- 104 min
Thriller

FENÊTRE SUR PEUR

Les fidèles du Festival du Fantastique de Bruxelles ont eu le privilège de découvrir Disturbia plus de 4 mois avant sa sortie en salles belges. Tout venant à point qui sait attendre, voilà désormais le film accessible au plus grand nombre.
Il ne faut pas être un fin limier ou un cinéphile averti pour se rendre compte que le scénario constitue un hommage très appuyé au fameux Fenêtre sur cour hitchcockien, dont D.J. Caruso nous livre ici une version ado pas mal fignolée du tout.
Car si des bien des productions pour les « djeuns » manquent souvent d’intérêt, ce Disturbia contient les ingrédients d’un bon petit suspense non dénué de quelques pointes d’humour. Ce n’est pas pour rien que Caruso est un réalisateur régulier de la série télé The shield, il fait preuve d’un savoir-faire évident.
Il s’est d’ailleurs entouré d’un casting en forme : Shia LaBeouf (je vous laisse prononcer) y a une prestation nettement plus valable que dans le niais Transformers, tandis que Carrie-Anne Moss et le trop rare David Morse incarnent de solides seconds rôles.
Globalement une bonne surprise donc, car même si l’ensemble reste prévisible du fait de ses références criantes aux classiques du genre, tout est suffisamment bien mis en scène pour garder l’intérêt intact… et être les voyeurs complices du héros pour aller voir ce qui se passe chez le voisin !

LES SIMPSON – LE FILM ♦♦♦
(The Simpsons Movie)
Réalisation. DAVID SILVERMAN
USA – 2007 – 86 min.
Dessin animé

HOMER ET SON ODYSSEE

Il fallait bien qu’un jour ou l’autre la célèbre famille Simpson débarque sur le grand écran, pour y poursuivre en version longue ses aventures complètement délirantes et surtout si politiquement incorrectes.
Les voilà donc, les 4 drôles et toute leur ville de Springfield , pour remettre un grand coup dans la tronche de l’Amérique bien pensante et de ses tares de plus en plus pesantes. L’anecdote contée ci-après sur la zigounette de Bart Simpson en est la confirmation éclatante, alors que la scène en question est sans conteste une des meilleures du film.
Respectant à la lettre l’esprit de la série, Silverman et ses collaborateurs se livrent ainsi à un festival de gags dont l’impertinence se reflète à merveille dans le personage d’Homer, toujours aussi odieux… et aussi tordant!
N’hésitant pas à placer le “Gouvernator” actuel de Californie à la tête des Etats-Unis, le scénario se veut également un plaidoyer écologique dénonçant l’acharnement inconscient avec lequel les Américains joue avec la santé de la planète.
Jolie performance également des acteurs prêtant leur voix aux Simpson, chacun d’eux incarnant une belle flopée de personnages; et sympathique participation de Tom Hanks n’hésitant pas à se livrer à une belle tranche d’auto-dérision.
Un excellent moment qui semble d’ores et déjà promis à une suite, mais qui se plaindra de revoir bientôt ce sale bonhomme de Homer avec ses sales gosses et leur sale petit bonheur?

LES 4 FANTASTIQUES ET LE SURFER D’ARGENT ♦♦
(Fantastic Four : Rise of the Silver Surfer)
Réalisation. TIM STORY
USA- 2006- 92 min.
Fantastique

ARGENT SALE

Après le carton du 1er épisode, il était évident que les 4 Fantastiques ne tarderaient pas à rempiler. On reprend donc les mêmes et on recommence, dans une suite très fidèle à l’esprit de départ.
Logiquement, les personnages évoluent, ce qui permet de s’attarder davantage sur leur caractère et de les présenter avec plus de nuances. Mais sans laisser de côté l’action, bien entendu, raison première de ce genre de productions.
On peut évidemment disserter à l’infini sur le côté grandguignolesque d’un « mauvais » ayant l’apparence d’un surfer d’argent (fallait le trouver !), mais ce fut toujours là le propre de la Marvel de créer des super-héros hautement improbables.
La mixture reste en tout cas efficace, grâce à une dose d’effets spéciaux qui vient au secours d’une histoire un peu mollassonne par moments. La disparition de la Tamise constitue une jolie prouesse de synthèse, de même que les transformations successives des Fantastiques et de leurs rivaux du jour. Et l’humour n’est pas absent, bien servi par les chamailleries savoureuses entre la Torche et la Chose, ou encore par le cameo sympathique de Stan Lee (le créateur des 4 Fantastiques).
Un divertissement à gros budget qui tient globalement ses promesses et qui surfera sans aucun doute sur la vague d’un nouveau succès au box-office.

BRATZ: THE MOVIE 0
Réalisation. SEAN MCNAMARA
USA – 2007 – 105 min.
Comédie

POUPÉES DÉLIRE, POUPÉES DE CONS

Il y a certains films pour jeunes qui devraient être “enfants non admis”, tant leur degré de stupidité pourrait s’avérer nuisible aux spectateurs de la tranche d’âge concernée. Et avec Bratz: the movie, l’abrutissement est garanti!
Franchement, les célèbres poupées qui ont servi d’inspiration à ce film méritaient mieux que cette nunucherie insupportable qui flirte en permanence avec la débilité profonde.
Ah mais c’est qu’elle sont vraiment trop “méga cools” ces meufs, et ça nous intéresse vachement fort de les voir changer de tenue tous les 2 plans et demi, de pousser la chansonette sur un podium ou de combattre les chipies du coin qui font rien que les envier tellement qu’elles sont belles et tout et tout…
Et c’est tellement bien joué par des actrices qui ont pour la plupart un petit paquet d’années en plus que l’âge de leur personnage qu’on y croit du début à la fin… du moins si on n’a pas piqué du nez avant. C’est bête à pleurer, et c’est surtout très triste de voir Jon Voight impliqué dans un machin pareil. A vrai dire, on l’avait à peine reconnu derrière ses moustaches, tellement on ne l’imaginait pas venir se fourrer dans un tel guêpier.
Allez les filles, retournez vite ranger vos garde-robes ou trier vos vernis à ongles, et surtout n’en faites pas un autre film, les ados n’y survivraient pas!

TRANSFORMERS
Réalisation. MICHAEL BAY
USA – 2007 – 144 min.
Science-fiction

Y A UN HIC DANS LA MECANIQUE

Attention : artillerie très lourde en vue ! Tellement lourde d’ailleurs qu’il est bien difficile de ne pas ressortir de cette longue vision sans une indigestion, davantage causée par la gaucherie du scénario que par les innombrables boulons des machines du film.
On savait déjà, avec Pearl Harbor, que Michael Bay ne faisait pas vraiment dans le court-métrage. Confirmation ici avec les 2h24 au cours desquelles il nous pilonne littéralement sous un déluge sonore et visuel de combats et autres destructions cataclysmiques qui menacent la toute-puissance de la grande Amérique.
Les effets spéciaux sont, il est vrai, d’excellente facture et raviront tous ceux qui ont joué avec les Transformers dans leur tendre enfance, la technologie moderne permettant d’exploiter au mieux les transformations multiples de ces visiteurs extra-terrestres.
Mais que dire de l’histoire ? Alors qu’il pouvait développer un solide récit mêlant action, suspense et effets numériques tonitruants, Bay a préféré écrire un banal machin pour ados, truffé d’un humour de potache et d’un patriotisme US insupportable dont la devise semble être : « Au volant de ta bagnole, tu seras un homme mon fils. »
Si donc les producteurs ont déjà une suite en tête, le conseil suivant peut leur venir à point : transformer au plus vite le réalisateur !

28 WEEKS LATER
Réalisation. JUAN CARLOS FRESNADILLO
Grande-Bretagne – 2007 – 91 min
Horreur

RECHUTE GLOBALE

Le 28 days later de Danny Boyle avait laissé une très bonne impression, et l’histoire aurait très bien pu en rester là. Mais succès oblige, une suite pointe le bout de son virus, et revoilà les Anglais repartis pour une solide infection de zombies sanguinaires!
Le scénario essaie donc d’apporter une touche de nouveauté pour relancer l’affaire, mais l’orientation choisie ne se démarque guère des nombreuses séquelles de films d’horreur. D’autant que l’histoire manque de cohésion: empruntant d’abord un chemin bien précis, elle change ensuite brusquement de direction, en abandonnant quelques-uns des personnages centraux pour tomber dans une course-poursuite assez conventionnelle entre morts-vivants et les pauvres rescapés qui n’ont pas trop envie de se faire croquer!
Il reste bien quelques moments intéressants, visuellement d’abord bien entendu, et via l’une ou l’autre séquence effrayante, surtout dans le premier tiers du film. Mais l’ensemble a perdu de son efficacité en même temps que l’isolement angoissant dans lequel baignaient les protagonistes du film de Boyle. Ici les Américains viennent à la rescousse –ne sont-ils pas les sauveurs de l’Univers?- mais le ton devient plus conventionnel.
Et comme il fallait s’y attendre, les dernières images laissent la porte ouverte à une autre suite, 28 months later sans doute. Un vaccin, vite!

GOMEZ VS TAVARES 0
Réalisation. GILLES PAQUET-BRENNER & CYRIL SEBAS
France- 2006- 97 min.
Comédie policière

PATAUD CONTRE LOURDINGUE

Eh ben oui, ils sont de retour ! Dire qu’on les attendait impatiemment serait travestir la vérité, mais faut croire que certains producteurs français aiment se complaire dans le lourdingue… et qu’il y a un public pour, puisque Gomez et Tavarès reviennent nous infliger une suite à leurs aventures totalement dispensables.
Et ce n’est certainement pas ce deuxième (et dernier si possible, merci) épisode qui rallumera un brin d’indulgence dans nos plumes acerbes. Quelle intrigue poussive, quels gags éculés et stupides, quel manque de rythme, …, bref quel manque de tout ! Et comme prétexte à la rivalité qui met les deux potes dos à dos, le fait que l’un fait des galipettes avec la sœur de l’autre ! Comme crime suprême, on a vu bien pire.
Et compte tenu que la soeurette en question n’est autre que Noémie Lenoir, on serait même plutôt enclin à comprendre ce brave Tavarès qui a craqué pour la jeune femme ! C’est d’ailleurs à peu près le seul intérêt de cet avatar : un joli défilé de bimbos, histoire d’avoir tout de même quelques belles images à se mettre sous les yeux.
Mais c’est peu, bien trop peu, pour en faire un long-métrage, et même la Critique française, d’habitude très indulgente envers les productions locales, a éreinté le nanar. C’est tout dire !