c comme cinéma

lundi, juin 30, 2008

10.000 B.C.
Réalisation. ROLAND EMMERICH
USA – 2007 – 109 min.
Aventure

10.000 INVRAISEMBLANCES

Alors que Emmerich avait agréablement surpris avec Le jour d’après, le voilà qui recule à nouveau d’un cran dans notre estime en même temps qu’il remonte dans le temps, à l’époque de nos très lointains ancêtres.
Car faisant fi de toute cohérence historique, le réalisateur mélange sans vergogne une multitude de lieux, peuples et vestiges archéologiques, auxquels il adjoint une foule de légendes et de prophéties qui ne font que rendre la potion encore un peu plus indigeste.
Pas évident de garder le fil en passant d’une tribu à une autre, entre deux créatures monstrueuses dont les apparitions furtives n’en rendent la présence que plus inutile, pour déboucher finalement sur un gigantesque chantier de pyramides à la gloire d’un dieu dont le rôle est tout aussi peu clair que celui des bestioles précitées.
Tout cela est donc beaucoup trop laborieux –et d’une naïveté agaçante par moments- pour convaincre un public un tant soit peu exigeant. Les enfants, à la rigueur, pourront se satisfaire des quelques effets spéciaux impressionnants –la déferlante des troupeaux de mammouths entre autres- qui jalonnent le film de temps en temps.
A force de vouloir courir trop de lièvres et d’animaux préhistorico-légendaires à la fois, Roland Emmerich s’est perdu en cours de route. 12.000 ans de voyage: le trajet était visiblement trop fatigant.

ANGLES D’ATTAQUE ♦♦
(Vantage Point)
Réalisation. PETE TRAVIS
USA – 2007 – 90 min.
Thriller

TIR À VUE(S)

Excellent début pour ce thriller qui démarre sur les chapeaux de roue en plaçant d’emblée les différents protagonistes dans le feu de l’action. Mais la particularité première de la mise en scène est qu’au lieu de suivre une narration linéaire, c’est à chaque fois sous une autre perspective que la même séquence – celle de l’attentat- est décortiquée.
Ainsi, chacun des principaux protagonistes va nous permettre de revivre le même moment et d’assembler peu à peu le puzzle de l’enquête. Pete Travis ne manque pas de punch pour filmer cette bonne intrigue, même si Angles d’attaque s’inspire de toute évidence de plusieurs sources: l’agent secret incarné par Dennis Quaid fait penser à celui de Dans la ligne de mire, tandis que la construction du film se rapproche très fortement de Boomtown, excellente série policière de 2002 injustement ignorée à l’époque.
Mais au lieu de poursuivre dans la voie palpitante tracée au départ, le scénario s’effiloche à mi-course, pour se transformer en course-poursuite nettement plus conventionnelle, alors que tous les éléments étaient pourtant réunis pour livrer une conclusion au dénouement inattendu, dans la meilleure veine des thrillers de politique-fiction. Ce qui n’empêche pas Angles d’attaque de rester un bon film de genre, d’un angle à l’autre de la caméra.

STEP UP 2 THE STREETS
Réalisation. JON CHU
USA – 2007 – 98 min.
Comédie musicale

DANCE ACADEMY

Voici déjà la suite de Step up, sorti il y a un peu plus d’un an (et aussi exploité sous le titre de Sexy dance). Enfin, «fausse suite», faudrait-il plutôt écrire, puisqu’à part le titre et le genre abordé, aussi bien le réalisateur que les personnages n’ont strictement rien à voir avec le numéro précédent.
Un point commun majeur cependant: seul les passionnés trouveront un motif d’intérêt à ce film, prétexte idéal pour laisser s’exprimer sur grand écran les rythmes de hip hop ou de rap qui font la joie de bien des «djeuns» d’aujourd’hui.
Par contre, tous ceux ne s’extasiant guère devant ce style musical très particulier feront mieux de passer leur chemin: ce n’est pas dans le scénario archi convenu qu’ils trouveront une quelconque originalité. Une jeune femme qui veut percer grâce à son talent, l’un ou l’autre beau mec qui lui tourne autour, la romance inévitablement tourmentée qui en découle, … Vu et revu des centaines de fois!
Pur produit de consommation -dont on suppose qu’il a trouvé son public vu la sortie du deuxième numéro- la saga Step up ne manque pas de bonnes chorégraphies; tout le reste étant on ne peut plus prévisible. Du cinéma popcorn à boire et à… danser, et assez rapidement oublié.